Le déclenchement de la guerre de libération a été l'œuvre d'une poignée d'hommes qui a su éveiller les consciences de tout un peuple contre un ennemi implacable quant à l'éradication des autochtones. Les statistiques de la régression ou la stagnation de la population en témoignent. L'approche de l'écriture de l'histoire de l'Algérie a été bien négligée de par son côté militaire et en particulier durant les deux années qui précédèrent l'indépendance. L'affaire algérienne inscrite au niveau de l'Organisation des Nations Unies a fait oublier le baroud des djebels alors qu'il ne s'est jamais tu. L'histoire militaire est peu enseignée en Algérie et pourtant la matière n'en manque pas. Des numides à la guerre des Sables ou celles des six jours et de 1973, le soldat algérien s'est avéré un valeureux combattant et un stratège de haut niveau. Idrissides, Tarik Ibn Zyad, les frères Barbarousse et autres raïs, l'Emir Abdelkader, El Mokrani, Chekh Bouamama et autres défenseurs de la liberté planifiaient bien et exécutaient des opérations qui méritent bien un regard et un certain intérêt. Une approche du côté militaire de la guerre de la guerre de libération nous révèle que les armes ne se sont jamais tues et que les accords d'Evian qui ont abouti au cessez-le-feu du 19 mars 1962 ont été signés du côté français sous la contrainte des balles et des obus, des embuscades et coups de mains, des offensives et des bombardement l'artillerie lourde de l'Armée de Libération Nationale – ALN- plus que sous l'art de négocier et la diplomatie du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne – GPRA. Certaines archives publiées ça et là ou mises en ligne confirment les dires des valeureux combattants de l'ALN qui on survécu au napalm, les gaz toxiques, les lignes électrifiées, les champs de mines, les bombardements d'aviation et des attaques au-delà des frontières. La veille de la signature des accords d'Evian, le gouvernement français s'est rétracté sur la question de la scission du Sahara du reste de l'Algérie. Et c'était sur ordre express du Général De Gaulle, alors à l'Elysée qui recevait des messages alarmants des unités de l'armée française défaite. On parla même d'un Dien Biên Phu algérien. Documents et archives attestent que l'ennemi fut obligé de s'asseoir à la table des négociations. Militairement, l'ALN menait bien la partie malgré le rapport des forces et il est à rappeler que la peur régnait en Métropole malgré la répression. Exécutions et attentats se multipliaient en Métropole. L'histoire militaire, basée sur l'alignement de forces, du personnel et le soutien multiforme, d'armement et de munitions, de tactique et de stratégie, devrait se pencher à titre d'exemple sur les quatre centaines d'attaques de l'ALN enregistrées durant les six derniers mois de guerre. Il a été relevé à titre indicatif sur les documents français que « l'attaque la plus puissante contre le barrage Est a été déclenchée le 6 mars 1962 sur large front. Elle est décrite de façon détaillée dans les journaux de marche du 153ème RIM, de la zone Est constantinoise (ZEC) et dans le bulletin mensuel de renseignement du Corps d'Armée de Constantine. Selon ce dernier, 300 actions ont été lancées par l'ALN du 6 au 14 mars, de la mer à Bir El Ater. 6 000 obus ont été tirés en cinq jours (les 6, 7, 8, 13 et 14 mars, avec une accalmie du 9 au 12). Trois zones ont été particulièrement visées : La Calle (3 000 obus), Bec de Canard (2 300 obus dont 1 200 sur Aïn Zana), Le Kouif (700 obus). De nouveaux moyens lourds ont été mis en œuvre : canons de 85 antichars, obusiers de 122 et mortiers de 120. Un groupement opérationnel a été mis sur pied, et les commandos engagés disposaient d'appuis lourds et de postes radio (C9, CIO, PP8)… » Nul ne pourra contredire l'armée française elle-même que l'indépendance de l'Algérie a été acquise par le feu et par le sang doublés du sacrifice de tout peuple.