Samedi, le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a annoncé des essais cliniques pour pouvoir trancher. En Chine, où pas moins de sept essais cliniques portent sur l'hydroxychloroquine (ici, une chaîne de production de chloroquine à Nantong), les autorités sanitaires ont drastiquement durci les conditions d'utilisation du médicament. Son nom s'est répandu comme une traînée de poudre à travers le monde, jusqu'à arriver aux oreilles de Donald Trump, qui en a publiquement vanté les mérites jeudi dernier. La chloroquine, un médicament antipaludique ancien, est présentée comme un remède miracle contre la pneumonie provoquée par le Sras-CoV-2. En France, l'emballement est tel que des personnalités politiques et des pétitions en ligne réclament l'accès immédiat à ce traitement pour tous les malades. Hier, le maire de Nice, Christian Estrosi, testé positif au coronavirus, s'est même félicité sur Twitter que le traitement soit dorénavant mis à disposition des patients du CHU de Nice. Compte tenu de la situation, la tentation de se jeter sur n'importe quel traitement est grande. Mais en médecine, il ne faut pas crier victoire trop vite. «Pour le moment, il n'y a aucune preuve de l'efficacité de cette molécule sur la maladie, ni en prévention, ni comme traitement», rappelle le Dr Thierry Vial, responsable du centre de pharmacovigilance.