La situation des éboueurs d'Oran est pour le moins alarmante en ces temps de coronavirus qui a imposé des mesures de sécurité strictes. ‘'Ils travaillent dans les pires conditions qui soient", atteste un éboueur de la commune de Bir El-Djir, tandis que ses collègues farfouillent, à mains nues, dans le fond d'une benne à ordures avec l'espoir d'y trouver quelque chose à revendre. "Nous sommes sans salaire depuis presque quatre mois. Nous devions faire grève, mais en raison de l'apparition du corona, nous avons jugé plus sage de ne rien faire. Nous ne sommes peut-être pas instruits mais nous avons une conscience", se plaint l'un d'eux. En première ligne, au même titre que les soignants dans les établissements de santé et les services de sécurité, les éboueurs d'Oran en compagnie de ceux de la direction de l'hygiène à l'avant-poste de la bataille sanitaire contre le Covid-19, tentent de s'adapter aux nouvelles règles de distanciation sociale, dans un environnement inapproprié eu égard aux conditions extrêmement pénibles de ramassage de sacs de poubelles parfois éventrés par des chiens errants. Souvent mal équipés, sans bavette, munis seulement de paires de gants, les éboueurs veillent actuellement davantage encore au ramassage des ordures domestiques pour éviter leur amoncellement, au moment où des campagnes de désinfection des quartiers sont effectuées par les autorités pour lutter contre le nouveau coronavirus. Ces agents d'entretien ont davantage de mérite à Oran, en compagnie des autres entreprises de l'EPIC qui sont en charge à l'heure actuelle du ramassage des déchets selon la déclaration d'un élu à l'assemblée populaire communale de cette deuxième ville d'Algérie. «Les agents d'entretien des entreprises activant en ce moment se retrouvent contraints de procéder à plusieurs rotations par jour pour pouvoir collecter les déchets ménagers des nombreux quartiers d'Oran et remédier ainsi à l'inactivité des entreprises privées, en ciblant davantage les cités populeuses où le risque de maladies est plus élevé». Ce même élu reconnait à cet effet, la difficulté pour les éboueurs de travailler en cette période de pandémie dans des conditions adéquates, faute de moyens de protection nécessaires, relevant en ce sens, «l'incivisme des citoyens qui ne respectent pas les horaires réservés au ramassage des ordures».Mobilisés de 07h00 du matin à 22h00. Le directeur de la division d'hygiène de la commune d'Oran en charge du ramassage des ordures domestiques de la ville d'El Bahia, a affirmé que les éboueurs sont mobilisés entre 07 heures et 22 heures, «dans le respect des horaires de ramassage habituels», précisant que chaque camion effectue quatre rotations par jour. Il faut souligner que les employés sont pourvus de gants, mais ne possèdent pas pour l'heure de bavettes», exprimant le souhait de pouvoir leur en procurer ultérieurement. Un équipement pourtant «nécessaire», selon Mokhtar, 42 ans, exerçant comme éboueur depuis plus de 15 ans et qui a manifesté, sa «colère face à l'incivisme et la nonchalance des citoyens qui ne se donnent pas tous la peine de mettre leurs déchets dans des sacs poubelles fermés, et qui jettent leurs masques et leurs gants chirurgicaux à même le sol»., étant donné, dit-il, «la qualité importante de détritus que nous collectons quotidiennement dans des conditio ns exécrables». Et de poursuivre : «l'incivisme de certains citoyens et leur refus de se conformer aux horaires de ramassage des ordures ne font que rendre plus ardue la tâche des soldats de l'hygiène».Et pour conclure, l'ont nous informe par le biais d'une information des services de la wilaya d'Oran que l'ensemble des éboueurs d'Oran vont bénéficiés des colis de denrées alimentaires d'une valeur de 10.000 DA avant ce début du mois de ramadhan.