L'image la plus frappante qui n'échappe pas au regard dans la commune de Khemis el Khechna, c'est les décharges sauvages qui jonchent les quartiers, les trottoirs et les abords des maisons et des commerces. Pour les anciens habitants, la ville est devenue méconnaissable au regard du cadre de vie qui s'est nettement dégradé. Il n'est pas un quartier où l'on ne remarque pas des amas d'ordures qui font désormais partie du décor. L'insalubrité touche tous les quartiers. La ville croule chaque jour davantage sous les déchets et les ordures ménagères pour prendre des proportions inquiétantes. Les citoyens jettent leurs ordures n'importe où, ce qui complique la tâche des éboueurs qui ont du mal à éliminer cette saleté épaisse qui entraîne la prolifération de moustiques, de rats et de cafards qui véhiculent des maladies graves, des maladies ayant un lien direct avec l'hygiène publique à l'instar des maladies respiratoires, des allergies et des intoxications alimentaires dont l'origine est le manque d'hygiène. Les commerçants, surtout ceux du marché parallèle, jettent, eux aussi, leurs déchets n'importe où. Les images de l'oued qui traverse la ville et les nombreuses décharges sauvages sont on ne peut plus révélatrices. Tout porte à croire que la culture de la protection de l'environnement est absente. La situation est tellement alarmante que les 20 éboueurs chargés de l'enlèvement des ordures ménagères et les 39 balayeurs chargés du nettoiement ne peuvent plus prendre en charge l'hygiène dans la commune. Celle-ci est assurée à 90%, selon les autorités locales, soit une rotation/jour dans les villages et deux rotations/jour au centre-ville. Néanmoins, les efforts des services d'hygiène ne sont pas palpables sur le terrain à cause de l'incivisme des citoyens qui jettent leurs sacs-poubelles à longueur de journée sans respecter les horaires de dépôt. « Pourtant les horaires sont affichés partout », dira un membre de l'exécutif communal. 50 tonnes/jour et 18 000 tonnes par an d'ordures sont générés par la population qui ne fait aucun effort pour aider les services concernés dans leur mission. « Nous sommes prêts à aider les comités de quartiers et les volontaires avec les outils nécessaires, mais eux viennent nous voir uniquement pour exposer leurs problèmes », a indiqué le vice- président de l'APC, Makhlouf Khaled. Conscients de ces carences, les autorités locales comptent renforcer le parc-auto dédié au ramassage des détritus. « Nous avons fait la commande, le 24 septembre 2013, pour l'acquisition de 2 camions à bennes tasseuses et nous attendons la livraison », a-t-il encore indiqué. Mais l'absence de décharge publique ou de centre d'enfouissement technique complique la mission de prise en charge de l'hygiène publique. L'APC peine à trouver un site devant accueillir la décharge. Tous les endroits proposés ont fait l'objet d'opposition de la part des citoyens. L'incinération des ordures à laquelle ont recours les habitants n'est certes pas la solution idoine, bien au contraire elle complique davantage le problème de pollution en générant d'autres soucis de santé publique.