Il y a peu de transmission du virus entre enfants à l'école, ou des enfants vers les enseignants. Et quand ils sont infectés, c'est dans la plupart des cas, via leurs parents, confirme une étude menée dans des écoles primaires de Crépy-en-Valois (France) par l'Institut Pasteur. Le retour à l'école a dans un premier temps inquiété parents et syndicats de l'enseignement, qui craignaient un redémarrage de l'épidémie, notamment parce que les enfants contrôlent moins bien les gestes barrière. Pourtant depuis le début de l'épidémie, les enfants sont très peu touchés par le virus et les formes observées sont très majoritairement bénignes. Selon une étude menée par l'Institut Pasteur dans les écoles primaires de Crépy-en-Valois (Oise), là où le coronavirus a massivement circulé au début de l'épidémie, la transmission est peu élevée entre les jeunes enfants. Sur les 510 élèves de six écoles primaires inclus dans l'étude, il y a eu trois cas probables d'infection par le SARS-CoV-2 dans trois écoles différentes avant la fermeture des écoles pour les vacances scolaires de février, puis pour le confinement à Crépy-en-Valois. Ces cas n'ont pas donné lieu à des cas secondaires, que ce soit parmi les autres écoliers ou parmi les personnels enseignants, rapporte l'étude. En outre, la proportion d'infection est très élevée (61%) chez les parents d'enfants infectés, alors qu'elle n'est que de 6.9% chez les parents d'enfants non infectés. "Ceci permet de penser que les parents ont été la source de l'infection de leurs enfants dans de nombreux cas", résume l'Institut Pasteur. "Dans l'ensemble, les résultats de cette étude sont comparables à ceux d'autres études réalisées à l'étranger, qui laissent entendre que les enfants de 6 à 11 ans s'infectent plutôt en milieu familial qu'à l'école. La principale information nouvelle apportée par cette étude est que les enfants infectés n'ont transmis le virus ni aux autres enfants, ni aux enseignants et ni aux autres personnels des établissements scolaires. Il faut cependant confirmer ces résultats sur d'autres études vu le faible nombre d'introductions du virus dans les écoles qui ont pu être étudiées", commente Arnaud Fontanet, premier auteur de l'étude, responsable de l'unité Epidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur. Ces résultats rassurants confirment ainsi une autre étude menée par le professeur Robert Cohen, pédiatre . Selon cette étude, les enfants (jusqu'à l'âge de 15 ans) sont très peu contagieux. Le pédiatre l'affirme : on sait avec "certitude" que les enfants ne sont pas des "super-contaminateurs", bien au contraire. "On sait désormais qu'ils sont de tout petits contaminateurs. Au début de la crise, on a cru -comme pour d'autres virus respiratoires- qu'ils jouaient un rôle important dans la propagation de l'épidémie. Ce n'est pas le cas." La Société française de pédiatrie s'appuie sur une étude qu'elle a menée (du 14 avril au 12 mai) auprès de 600 enfants entre 3 mois et 18 ans, en région parisienne. Tous ont été testé par PCR et par test sanguin au bout du doigt (test sérologique). Résultat les tests sérologiques montrent que 10 % des enfants d'Ile-de-France, la région la plus touchée, ont été infectés par le coronavirus. De plus, 1,8 % avait un test PCR positif lorsqu'on les a dépistés pendant le confinement. Mais, souligne le Dr Cohen, "on a été réellement surpris de voir que seuls 0,6 % étaient contagieux." Enfin, une étude menée aux Contamines-Montjoie et publiée dans la revue Clinical infectious diseases arrivait elle aussi à cette conclusion. Elle avait étudié le cas de l'enfant de 9 ans, qui bien qu'infecté au Covid-19 avait continué à fréquenter trois écoles et un ski-club avant que l'alerte sanitaire ne soit donnée. L'étude avait conclu qu'aucune des 172 personnes avec lesquelles l'enfant avait été en contact n'avait été infectée par le virus, pas même les deux autres enfants de sa fratrie. Ce qui laisse penser que "les enfants pourraient ne pas être une source importante de transmission de ce nouveau virus" et suggère "une dynamique de transmission différente chez les enfant. Selon une étude chinoise, publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) fin février 2020, parmi les plus de 70 000 cas de coronavirus recensés en Chine, on ne compte "que" 2 % d'enfants et d'adolescents âgés de moins de 19 ans. Les chercheurs ajoutent qu'aucun décès d'enfant de moins de 9 ans n'est survenu. Selon cette vaste étude, les cas sévères sont observés essentiellement chez les personnes âgées et avec des comorbidités.). Les données Françaises confirme la bénignité de l'infection chez les enfants (les cas graves et les décès sont extrêmement rares).