Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a indiqué mardi à Alger qu'il adressera une directive à la justice pour ne plus tenir compte des lettres de dénonciation anonymes, appelant les personnes détenant des informations sur des infractions à la loi à avoir le "courage" de les dénoncer publiquement. En effet, le président Tebboune a affirmé que "la seule destination de ces lettres anonymes sera le broyeur". Il a ajouté que les personnes détenant des informations sur des infractions économiques peuvent s'adresser à la presse, relevant qu'il existe 180 quotidiens nationaux, tout en soulignant que la justice a les moyens d'enquêter sur ces infractions. Le président de la République a insisté, dans le même temps, sur la dépénalisation de l'acte de gestion afin de libérer les gestionnaires et encourager la performance et l'initiative. Pour rappel, le Conseil supérieur de la magistrature est appelé ce lundi 17 août à "consacrer l'indépendance de la Justice", de par le rôle qui lui sera dévolu à la faveur de la prochaine révision constitutionnelle, a affirmé lundi le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Belkacem Zeghmati. M. Zeghmati qui intervenait à l'ouverture de la première session du Conseil supérieur de la magistrature pour l'année 2020, dont il a présidé les travaux au nom du président de la République, président du Conseil, a précisé que "ce rendez-vous intervient alors que l'on parle beaucoup du rôle de cette importante institution constitutionnelle, appelée à consacrer l'indépendance de la Justice, de par le rôle et la mission qui lui seront conférés à la faveur de la prochaine Constitution". A ce titre, le ministre a souligné que le Conseil supérieur de la magistrature "restera la plus haute instance du pouvoir judiciaire et la première habilitée à assurer l'encadrement et le suivi de la carrière des magistrats", grâce à la nouvelle approche prévue par les dispositions de l'amendement de la Constitution. Il a également indiqué que le Conseil "restera le premier garant des droits et libertés et de la suprématie de la Loi". Compte tenu du poids de cette institution constitutionnelle, estime le ministre, "il est naturel qu'elle suscite autant de débats et d'échanges de vues parmi les spécialistes intéressés par les affaires publiques du pays". L'occasion était pour le ministre d'évoquer la composante humaine, l'organigramme et le mode de gestion du Conseil, objet de nombre de propositions incluses dans le projet d'amendement constitutionnel. M. Zaghmati s'est dit satisfait du fait que la tendance était pour "conférer davantage d'immunité et d'indépendance au pouvoir judiciaire tout en renforçant sa place et son rôle dans l'édification de l'Algérie nouvelle".