On la surnommait la «princesse de Moretti» ou la fille cachée de Abdelaziz Bouteflika. Elle avait surpris par son ascension sociale fulgurante, sa capacité à quitter en un rien de temps son univers de simple couturière de quartier, pour se projeter dans la cour des grands, avant d'être arrêtée et incarcérée pour obtention d'indus privilèges et transfert illégal de devises. Mme Maya a comparu au tribunal de Chéraga... Nechnach Zoulikha Chafika, surnommée Mme Maya, est appelée à la barre. La «blonde de Moretti», a la chevelure dissimulée sous un foulard blanc et le corps enfoui dans une longue djellaba. Le juge entame une série de questions. La première a trait au «trésor» trouvé à son domicile lors d'une perquisition effectuée par les services de sécurité. La prévenue garde le silence, le juge énumère : «Ils ont trouvé 9,5 milliards de centimes, 270 000 euros, 30 000 dollars et une quantité d'or.» Nechnach Zoulikha Chafika hésite également dans ses réponses, lorsque le magistrat lui demande de s'exprimer au sujet de la garde rapprochée, mise à sa disposition par Abdelghani Hamel, ainsi que la multitude de caméras de surveillance placées dans sa maison. Mme Maya nie avoir fait l'objet de traitement particulier de la part de l'ancien responsable de la DGSN, et soutient que les caméras avaient été placées car sa maison avait déjà été cambriolée auparavant. «Hamel m'envoyait un policier pour dresser mon chien», ajoute la mise en cause. Les filles de la principale prévenue sont à leur tour appelées à la barre. L'une comme l'autre offrent l'image de jeunes femmes très éprouvées et craignant surtout pour la santé de leur mère. «Elle est épuisée nerveusement et souffre de troubles de mémoire. Elle oublie énormément, il y a risque qu'elle fasse des déclarations compromettantes sans savoir ce qu'elle dit», soutiennent-elles.