Le cahier des charges relatif à l'électronique et électroménager impose un taux d'intégration initial minimum de 40% au lancement du projet industriel. Ce pourcentage passera à 60% d'ici deux ans, a indiqué le ministre de l'Industrie dans une interview accordée à la nouvelle revue mensuelle Echaâb économique. En effet, M. Aït Ali a expliqué, que «Cela permettra de mettre fin au système d'incitations fiscales au profit d'activités de montage sans aucune valeur ajoutée localement, qui a permis l'émergence de 59 complexes et de 25 labels dans ce domaine», estimant, une nouvelle fois, qu'«un tel nombre n'existe pas même dans certains grands pays industriels». Pour rappel, M. Aït Ali avait annoncé la présentation de ce nouveau texte au Conseil des ministres qui devait se tenir le 15 octobre dernier, avant que cette réunion ne soit annulée, tout comme celle qui devait se tenir le dimanche d'après. Autrement dit, cette présentation devra attendre la reprise du Conseil des ministres pour se faire. Les opérateurs concernés devront donc faire avec une prolongation du retard accusé dans la livraison du cahier des charges portant sur leur activité. Un retard que le ministre a déjà tenté de justifier par le temps pris dans l'élaboration du nouveau texte qui, a-t-il dit, «a nécessité un volet technique plus poussé que les autres filières», notamment à cause des taux d'intégration qui diffèrent d'un segment à l'autre de cette filière. En ce sens, le premier responsable du secteur a expliqué que «les taux d'intégration dans le froid, le matériel de cuisine ou les radiateurs n'étant pas les mêmes, il fallait étudier un barème pour ne pas exiger l'impossible au niveau international, d'un côté, et ne pas être permissif, de l'autre». C'est pourquoi, le taux d'intégration initial fixé à 40% pourrait augmenter jusqu'à 70% dans certains segments, selon des précisions apportées antécédemment par le même intervenant. A l'instar de ce qui a été introduit par le nouveau cahier des charges, portant sur l'industrie automobile, celui relatif à l'électronique et l'électroménager met le cap sur une activité qui privilégie l'intégration locale. C'est pourquoi, les opérateurs ayant déjà bénéficié du régime préférentiel, avant l'arrêt de leur activité, sont dans l'obligation de se soumettre au nouveau dispositif législatif pour reprendre leurs activités avec les mêmes avantages. Sinon, elles les céderont à d'autres intervenants. En attendant, le marché de l'électroménager et de l'électronique continue à subir, lui aussi, les effets des arrêts d'importation de kits CKD-SKD décidés par les pouvoirs publics depuis le gouvernement Bedoui. Une décision qui avait mis la filière dans une situation très difficile. Plusieurs entreprises dans cette activité, qui comptait 70 opérateurs avec 20 000 emplois directs et environ 60 000 indirects, s'étaient retrouvées sans matière première faute de renouvellement de leurs licences d'importation et d'exploitation par les autorités concernées.