Ce qui n'était jusqu'ici que rumeur vient d'être confirmé, et ce n'est pas pour soulager les propriétaires de véhicules, bien au contraire. Selon des sources proches de la wilaya de Mostaganem, une instruction vient d'atterrir, interdisant toute régularisation des dossiers de cartes grises concernant les véhicules débarqués à partir du port d'Oran, et ce jusqu'à consultation du fichier national. C'est ainsi que la condition sine qua non de passer par le fichier national est devenue inéluctable et un passage obligé pour toute régularisation concernant un véhicule en provenance du port d'Oran. Selon notre source, cette instruction est tombée au moment où les réseaux de trafic de véhicules se sont multipliés à telle enseigne qu'ils ont pris des proportions inquiétantes. Si pour les particuliers, ces mesures demeurent incompréhensibles, pour les enquêteurs de la gendarmerie nationale, cette instruction est tombée à point nommé pour mettre un terme à ce gigantesque trafic de véhicule dans notre pays et plus particulièrement sur le nouveau axe Oran-Mostaganem-M'sila. En effet, les investigations des services compétents, ont révélé la découverte de 650 fausses cartes grises délivrées par la daïra de Bethioua dans la wilaya d‘Oran, dont 40 % destinées pour la seule wilaya de M'sila et qui a vu l'implication de cinq fonctionnaires du service des cartes grises de cette daïra. Dans le même contexte, d'autres enquêtes menées par les mêmes services au niveau de la wilaya de Mostaganem, ont permis de saisir pas moins de 17 cartes grises falsifiées à Sid-Lakhdar, chef-lieu de daïra, distante à une cinquantaine de kilomètre de la capitale de la wilaya. Les mis en cause qui ont été arrêtés, avaient des ramifications avec le fameux réseau de trafic de véhicules démantelé dans la commune de Mazagran (Mostaganem) en février 2009. Rappelons que durant cette opération, trois des membres du réseau ont été arrêtés dont le chef des faussaires, K.A.C, un ex-employé du service des cartes grises de la wilaya de Mostaganem, ont été condamnés à des peines allant de 5 à 10 ans de prison ferme par le tribunal de grande instance de Mostaganem. Uen autre affaire concernant onze cartes grises a éclaté, également à Mostaganem, et qui a vu l'implication du chef de service qui a fait l'objet d'une mesure de suspension décidée par sa hiérarchie et sa traduction devant la justice en compagnie de trois autres fonctionnaires du même service. Cette situation a mis en difficulté le service d'immatriculation des véhicules de la wilaya de Mostaganem, qui n'arrive toujours pas à émerger de l'eau. Aujourd'hui, il se retrouve avec près de 11 000 cartes grises en instance de signature, pour la simple raison que personne n'a pu prendre la responsabilité de la gestion du service, pratiquement tous les agents ont la peur au ventre et aucun d'eux n'ose s'aventurer dans ce qu'ils appellent « l'inconnu ». Par ailleurs, et dans le but de désengorger le service en question, les autorités de la wilaya ont décidé, la création de neuf bureaux annexes au niveau des daïra. Cette décentralisation permettra certainement au service central de mieux respirer d'une part et soulagera en quelque sorte les particuliers du fardeau de l'éloignement à l'image de ceux qui résident à Sidi-Lakhdar et Sidi-Ali.