Les dénommés G.A. et A.A., accusés d'association de malfaiteurs de vols qualifiés, en compagnie de H.K.T. et B.H. accusés eux de recel, étaient avant-hier, devant le tribunal criminel d'Oran, pour répondre des faits qui leur étaient reprochés. Les premiers cités ont comparu pour attaques à main armée commis contre deux bijouteries situées dans la localité de Sidi Bachir et au quartier haï Es-Sabah, relevant de la commune de Bir El Djir, à l'Est d'Oran. Les deux présumés braqueurs, présents au box des accusés, avaient quatre autres complices actuellement en état de fuite, a-t-on appris au cours de l'audience. Les six malfaiteurs composant le groupe, avaient décidé de s'enrichir vite, très vite. Et le meilleur moyen, pour eux, était de s'approprier les biens d'autrui, et quoi de mieux que l'or se trouvant dans les bijouteries ? Après s'être concertés, ils s'équipent en armes blanches, couteaux de boucher, épées, vaporisateurs de gaz lacrymogène, fusils à harpon, etc. et décident de passer à l'acte, agissant à visage découvert. Leur premier méfait a été perpétré en plein jour, dans une bijouterie du quartier Haï Es-Sabah. Comme dans les films de série noire, dont ils ont dû s'inspirer, ils font irruption à l'intérieur du magasin, armes au poing et, profitant de l'effet de surprise, des membres du groupe immobilisent leur victime. L'un lui met un gros couteau sous la gorge, l'autre vient par derrière lui mettre la flèche du fusil à harpon contre la nuque, et le trainent dans : l'arrière boutique, tandis que leurs complices baissent le rideau. Sous la menace, le malheureux bijoutier est sommé d'ouvrir le coffre-fort qui est entièrement vidé des objets précieux qu'il contenait. D'autres complices font main basse sur tous les bijoux exposés en vitrine ou se trouvant dans les tiroirs du magasin, avant de repartir avec un butin estimé à 1 kilo et demi de bijoux en or, non sans avoir attaché le bijoutier par les mains et par les pieds et en état de choc. Leur forfait accompli, ils s'enfuient à bord d'une voiture de marque Renault « R25 », où les attendait un complice. Ils n'iront pas loin, grâce à la célérité dont ont fait preuve les éléments des services de sécurité qui ont judicieusement exploités les renseignements recueillis auprès de certains témoins. L'un d'eux avait signalé la présence d'une «R25 » chez un garagiste de la localité d'El Hassi. Sur les lieux, les enquêteurs découvrent qu'il s'agit effectivement du véhicule ayant servi au transport des malfaiteurs que le propriétaire, le dénommé A.A. voulait en changer la couleur pour éviter qu'il soit repéré. Entre temps, le groupe a organisé un second braquage, exécutant le même scénario que le précédent, visant une bijouterie située dans la localité de Sidi Bachir, d'où ils repartent avec un autre butin de plus de 700 grammes d'or. L'or volé était écoulé auprès de deux bijoutiers de Mdina Djida, qui le faisait fondre pour en fabriquer de nouveaux bijoux. Le propriétaire du véhicule utilisé par le gang, arrêté par les enquêteurs, dénoncera tous ses complices et les receleurs. A l'issue de son réquisitoire, le représentant du ministère public a réclamé 15 ans de réclusion criminelle à l'encontre des braqueurs et 7 années de la peine pour les receleurs. Dans sa plaidoirie, la défense a tenté de minimiser les faits, réclamant l'indulgence de la cour. Après délibération les membres du tribunal criminel ont prononcé la peine de 10 de réclusion pour les accusés.