Les auteurs présumés du double braquage à main armée de bijouteries, perpétré en été 2009 à Haï Es Sabbah et Sidi El-Bachir, étaient, hier, devant le tribunal criminel d'Oran. A.A. G.A. comparaissaient sous les accusations d'association de malfaiteurs et vol qualifié. Deux autres mis en cause, B.H. et H.K.T., détenus eux aussi, devaient répondre du délit de recel. Quatre autres accusés, des membres présumés du même gang, demeurent en état de fuite. Le 9 août 2009, en plein jour, une bijouterie sise quartier Haï Es Sabbah, dans la périphérie est d'Oran, est attaquée par un groupe, composé de quatre à six personnes, armé jusqu'aux dents (épées, fusils harpons, haches, bombes à lacrymogène). Agissant à visage découvert, les cambrioleurs conduisent sous la menace le bijoutier dans l'arrière-boutique, après avoir baissé le rideau du magasin à mi-mur. Epée sur la gorge et harpon sur la nuque, la victime ouvre le coffre-fort. Mais il n'y a rien dedans, à part des papiers. Les voleurs passent alors au nettoyage des tiroirs, des présentoirs et de la vitrine. Ils importent un lot de bijoux d'un kilo et demi et s'enfuient à bord d'une Renault 25, laissant le maître des lieux poings et pieds liés, dans un état d'évanouissement. Une semaine plus tard, les services de sécurité reçoivent des informations d'une source fiable signalant la présence d'une R-25 suspecte chez un tôlier à El-Hassi. Une descente furtive est opérée sur les lieux indiqués. Le véhicule en question correspond presque parfaitement à celui signalé par des témoins de la scène post-hold-up. Pour les enquêteurs, tout collait si bien puisque, selon les informations données par le garagiste, le propriétaire de la R-25 voulait retaper et repeindre sa voiture. Une opération de «maquillage» comme on dit dans le jargon. Venu pour récupérer son véhicule, A.A. est cueilli sur place. Ses complices tomberont dans les filets tour à tour. Ils reconnaissent le braquage de Haï Es Sabbah, mais également celui de Sidi El-Bachir, commis quelques semaines auparavant, ciblant également un bijoutier-joailler, avec comme butin cette fois-ci quelque 750 grammes d'or. L'avocat général a requis 15 ans de réclusion contre les principaux accusés et 7 ans de prison contre deux artisans-bijoutiers de Mdina Djdida ayant acheté les bijoux volés.