Le taux de chômage des immigrés en France est plus élevé (11% chez les hommes) que celui de la population « majoritaire » (9%). C'est ce qui ressort d'une enquête intitulée « Trajectoire et origine » réalisée par deux organismes français, l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) et l'Ined (Institut national des études démographiques), rendue publique mardi 19 octobre. La situation des immigrés Algériens est même encore plus défavorable par rapport à celle d'autres origines d'immigration. « On constate un risque de chômage double de celui des personnes de la population majoritaire pour les immigrés d'Algérie, du Maroc ou de Tunisie, d'Afrique subsaharienne et les descendants d'immigrés d'Algérie », souligne ainsi Bertrand Lhommeau de l'Insee.Le taux de chômage des hommes s'élève à 16% et à 21% pour les femmes, soit près de deux fois plus que celui de la population majoritaire. L'enquête révèle également que cette inégalité perdure pour les descendants d'immigrés. Le taux de chômage y est de 20% pour les hommes et les femmes. Ainsi, il s'aggrave même pour les hommes.Toujours dans le domaine de l'emploi, l'étude « Trajectoire et origine » révèle qu'il existe un écart de salaire horaire de 10% entre les immigrés algériens et la population majoritaire. Cette différence ne concerne que les hommes. Les Algériennes immigrées ne subissent pas ces écarts. Enfin l'étude analyse également le parcours des immigrés et des descendants d'immigrés en matière de formation. 25% des immigrés algériens ayant terminé leurs études en 2008-2009 et 22% des immigrées algériennes, sont diplômés du supérieur contre 34% en moyenne pour la population majoritaire. L'écart diminue chez les descendants d'immigrés, avec des chiffres de 19% pour les hommes et 21% pour les femmes. Mais l'écart reste supérieur à celui des immigrés marocains, tunisiens, d'Afrique subsaharienne ou d'Asie du sud-est. Seuls les immigrés turcs obtiennent un écart plus important.