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REVOLUTION ALGERIENNE : 1 er Novembre 1954 - 19 Mars 1962
Publié dans Réflexion le 31 - 10 - 2010

(tortures, dignes des nazis, pratiquées par les barbares coloniaux qui se disent : peuple civilisé !) Je ne vais pas m'encombrer avec la phraséologie pour te dire mon fils, que ton écrit est un pan de ce que nous croyions être comme vérité, alors qu'en fait, c'est ce « verso de vérité » qui a été fortement préjudiciable à notre présence en Algérie. Rappelle toi, remonte dans le temps, et souviens toi, que nous prenions nos désirs pour de la réalité, alors que, politiquement et militairement, sur le terrain de la confrontation, la réalité était toute autre. Et, le fait que nos parents nous aient rabâchés cette dans cette terre que nous croyions la nôtre, c'est le verso de la médaille qu'il fallait prendre en considération. Telle est la triste vérité.
Un proverbe Arabe, et de surcroît Algérien dit qu'il n'y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et, j'ajouterai sur ma lancée, pas de pire sot que celui qui ne veut rien comprendre. Si nous traitions l'Arabe de tous les noms d'oiseaux et ce, durant les 132 ans de présence, l'autochtone quant à lui, en faisant mine de nous supporter, digérait mal notre présence parce que nous l'avons sous-estimé à tel point que certains des nôtres, plus précisément les colons, en ont fait des bêtes de somme et, ont usé et abusé de leur patience ! Durant les 132 ans de présence en Algérie, soit 48.180 jours,l'Algérien a tissé patiemment et minutieusement, telle une araignée, des fibres de nationalisme de qualité qui concourront désormais, à notre perte de ces territoires que nous considérions comme provinces Françaises ou dépar-tements rattachés à la mère patrie : l
a France. Ces autochtones serviront de chair à canons lors de la guerre 14/18 de même que celle de 38/45. Ils s'avèreront de redoutables soldats mais, en fait, nous « fabriquions », sans nous rendre compte, de véritables guerriers qui retourneront les armes contre nous le moment venu. Les massacres de Sétif, Kherrata, Guelma en 1945 furent le prélude et le détonateur de ce qui allait suivre.
Ces massacres demeurent indélébiles dans la mémoire des autochtones qui se sentirent froissés dans leur amour propre après avoir servi l'étendard de la France coloniale lors des 2 guerres précitées.
Le bilan de la boucherie coloniale à l'Est Algérien :45.000 victimes qui serviront de détonateurs à ce peuple en furie. Enterrés dans la pure dignité, tous les Algériens, après ce bilan macabre, se considèreront plus unis que jamais, membres d'une seule famille, tous concernés, tous proches parents de ceux qui ont été froidement assassinés le 08 Mai 1945. C'est dans la clandestinité totale, que les redoutables Algériens mijotaient ce qui allait donner naissance, un certain 1°Novembre 1954, à un soulèvement généralisé que la presse locale: La dépêche quotidienne et l' Echo d'Alger, entre autres, considéraient, avec mépris, comme étant des actes de banditisme des plus saugrenus. Avec une synchronisation des plus déconcertante, les révolutionnaires allaient déclencher une série d'attaques qui embrasera tout le nord Algérien. Sa décision fut prise, une décision irrévocable.
Avec les moyens de bord, l'ALN allait mettre à genoux les forces de l'oppression coloniale. Cet avertissement, ou balles de semonce, ne nous a pas réveillés outre mesure. Au contraire, nous allions continuer à considérer l'autochtone comme un moins que rien. Les colons eux-mêmes, faisant fi de cet avertissement, serviront, et avec mépris, des figues sèches et du pain rassis, durant le break time, à ces travailleurs de la terre qui oeuvraient, en fait, au bonheur et à la prospérité du colon sans scrupule. Exploités, comme ils le furent, au milieu des brimades et des humiliations, ces hommes en burnous loqueteux allaient alimenter les rangs de l'Armée de Libération nationale (ou ALN) pour les djebels, et le Front de Libération National (ou FLN) pour la clandestinité urbaine. Les 2 premières victimes de la wilaya IV dont les corps ont été exposés à la place d'armes de Blida (../12/1954) Malgré les brimades sur des Algériens, nos forces allaient s'avérer incapables d'endiguer le soulèvement populaire alors que la révolte a été déclenchée avec des moyens de bord des plus dérisoires : des fourches et des fusils de chasse face à une armée.. notre armée, qui venait d'être défaite en Indochine, à Biên-Diên-Fû, malgré la puissance de feu dont nous disposions. Face aux fusils de chasse et des fourches, le colonialisme broutera l'herbe et goûtera la terre d'Algérie. Nos malheureuses forces, au pied du mur, allaient répliquer par des tortures dignes de la période nazie. Au moindre soupçon, l'indigène était livré pieds et mains liés aux sévices les plus cruels. C'est toute la panoplie de la monstruosité que nous allions étaler pour colmater la brèche : rien de cela n'allait convaincre ces gens décidés de vaincre ou de mourir puisque telle était leur devise. De 1954 à 1960, c'est toute l'armada de nos forces qui allait être mise en branle.Des bateaux bondés de renforts et bourrés de matériels affluaient vers les ports d'Algérie pour éteindre la flamme de l'insurrection armée.Aucun signal ne promettait que le patriote allait lever le drapeau blanc en signe de ralliement. Nos moyens de propagande s'engouffreront entre les deux communautés pour caresser l'Algérien dans le sens du poil.Rien de cela ne le fit plier. Séance de tortures au :chalumeau, gégène, baignoire, escabeau, tenailles…Le supplicié appliquera la consigne : RESISTER AUX TORTURES pendant 48 h pour permettre aux frères de se repositionner Sa décision était prise, un serment liait les uns aux autres, et son organisation paramilitaire dirigée par des chevronnés et des fins limiers en politique, allait donner naissance à un :Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) qui élira domicile en Tunisie et fera l'heureuse proclamation au Caire le : 19 Septembre 1958.Le Gouvernement provisoire avait mis les autorités françaises devant le fait accompli alors que celles-ci prétendaient ne pas avoir d'interlocuteurs pour négocier. Pendant ce temps, la voix de l'Algérie libre et combattante émettant sous le nez et la barbe de nos forces, allait faire titiller la fibre patriotique à tel point que la mort, pour ces indigènes, constituait une délivrance face à l'oppression que nous leur avions imposée. Aîssa Messaoudi et Md. Bouzidi excelleront dans l'art de sensibiliser le peuple estimé à l'époque à 9 millions d'âmes. Les 2 speakers, malgré les moyens techniques des plus dérisoires dont ils disposaient, allaient mettre en branle tout un peuple qui n'avait qu'un seul objectif : « vaincre ou mourir ». La « voie de l'Algérie libre et combattante », à elle seule, équivalait à plusieurs actes de bravoure de ces héroîques Moudjahidine.
C'est à la tombée de la nuit que des familles entières se barricadaient dans leurs maisons pour entendre les nouvelles. Qui, parmi les adultes d'aujourd'hui, ne se rappellent pas de ces moments de liesse, ces moments où les larmes coulaient à flots à l'annonce des bilans enregistrés à la gloire de l'ALN et du FLN et, évidemment, qui contredisaient, honteusement, ceux annoncés par la presse et la radio coloniales ? Entendre l'hymne nationale ou les chants patriotiques donnait envie à ces colonisés, dont le sang bouillonnait de désir, de rejoindre le maquis … qu'importe le devenir des enfants et du foyer quand l'heure du sacrifice a sonné. Le Front prendra en charge ces milliers de familles dont le « tuteur » est absent. Une solidarité sans faille s'est tissée entre les Algériens qui sont devenus tel un roc de schiste qui ne s'effrite guère! La France ne retint pas la magistrale leçon qui lui a été infligée à Diên Biên Fu et mesure ses forces une fois de plus dans le maquis Algérien
C'est par vagues successives que les jeunes Algériens, quel que soit leur âge, allaient rejoindre le front, la grève scolaire en 1957 alimentera le maquis.
“ Nous ne connaîtrons pas de répit tant que pendant ce temps là, la propagande coloniale épuisée, ne sachant à quel saint se vouer, faisait croire que la rébellion était décimée et que la victoire incessamment annoncée.” La suite nous dévoilera que ni l'ALN ni le FLN n'avaient jamais manqué d'effectifs et que la victoire promise… ne verra jamais le jour ! Les quelques succès que nous remportions face au soulèvement, tel le détournement de l'avion des 5 chefs de l'insurrection armée, sera considéré comme le premier acte de piraterie aérienne dans l'histoire de l'humanité, digne des corsaires d'une époque révolue Le 1° acte de piraterie aérienne dans l'histoire des nations , l'arraisonnement de l'avion des 5 chefs de la Révolution Le gouvernement de l'époque pensait avoir fini avec la révolution. Les jours, les semaines, les mois suivants démontreront que chaque citoyen est un : Khider, un : Ben-Bella, un : Lacheraf, un : Ait Ahmed, et un : Boudiaf et, chaque martyr tombé sur le champ d'honneur, est remplacé par un flux de volontaires. La guerre continuait et les forces coloniales allaient vivre un véritable cauchemar. Le monde prit conscience de ce bouillonnement nationaliste et, c'est devant l'ONU, que ceux que nous considérions comme étant des rebelles, des hors la loi et des terroristes, que nos adversaires allaient défendre leur cause.
Au même moment, certains Français d'Algérie comprirent que la situation leur échappait et, ne pouvant résister aux assauts répétés des nationalistes, jugèrent le moment propice pour quitter les lieux et de rejoindre la métropole. L'exode effroyable des PN en 62 D'autres, face aux privilèges acquis sur le dos et à la sueur des autochtones, n'allaient pas abandonner. De ce fait, ils créeront l'OAS qui allait mettre l'Algérie à feu et à sang. Cette organisation, de triste mémoire, allait précipiter la débâcle des forces Françaises et surtout, jeter les PN dans un avenir incertain. Les négociations secrètes entamées entre les belligérants officiels, à savoir le GPRA et le gouvernement Français, allaient être couronnées par une rencontre officielle à Evian en Suisse …où il avait été convenu, entre les deux délégations, d'accorder le libre choix aux Français d'Algérie les invitant soit de rester tout en conservant leur(s) bien(s), soit, tout simplement de partir.
Ceux là, et quelques autres, ne comprenaient pas qu'ils brassaient de l'air. Ceux-là, et quelques autres, ne comprenaient pas qu'ils se dirigeaient droit vers la catastrophe Ceux-là, et quelques autres, allaient entraîner 1 million de PN vers le déracinement. Les naïfs PN que nous étions, allions supporter une organisation des assassins. Sans le savoir, nous allions contribuer à notre propre échec qui nous éjectera en métropole où – mon Dieu – nous ne serons pas les bienvenus. Bernés jusqu'à la moelle par la triste organisation de l'OAS, les PN ne seront pas les bienvenus en France. La raison majeur de ce départ massif trouve son origine dans la rumeur la plus folle, répandue au sein de la communauté Française, consistant à faire croire que le FLN brandissait la menace qui s'avèrera malheureusement archi-fausse : « la valise ou le cercueil».
Les pieds noirs, dans la majorité, ne se doutant nullement du piège qui nous a été tendu par ceux là mêmes qui étaient sensés nous protéger, allions affluer – telle une marée humaine- vers les ports d'Algérie. Malgré le démenti officiel des représentants du FLN et du GPRA, la ruée avait atteint son paroxysme. L'anarchie était à son comble. Comment la décrire ? L'objectif, de ceux qui avaient du sang des Algériens sur la conscience, visait tout simplement à créer un moyen de se faufiler entre les mailles des « barbouzes » spécialement dépêchés par les autorités Françaises de l'Elysée.
Ceux qui eurent la chance d'échapper sont ceux-là mêmes qui, au jour d'aujourd'hui, s'agitent, ne pouvant accepter leur défaite, face à un peuple résolu, un peuple décidé d'en découdre pour arracher sa liberté et son indépendance quel que soit le prix à payer, quel que soit le sacrifice à consentir. Les pieds-noirs, en fin de compte, avons été les dindons de la farce. Tout le monde le reconnaît aujourd'hui en aparté mais, comment remonter dans le temps ? La fameuse rumeur allait nous livrer à un déracinement des plus épouvantable. Bon nombre de pieds-noirs, eux aussi, prendront part des 2 côtés de la rive, chacun à sa manière, à la gloire de la révolution Algérienne.
Comment ne pas citer Francis Jeanson, Maurice Audin, Frantz Fanon, Henri Maillot et des centaines d'autres d'anonymes qui ont choisi le camp de la justice face au camp de l'oppression ? Qui dit Jeanson dit : « Réseau Jeanson » !Et qui dit réseau Jeanson dit les porteurs de valises Ces Français, ne voulant nullement rester en rade, ont contribué, et à leur manière, à la lutte armée, aux côtés de leurs frères Algériens Maurice Audin : Par respect à ce Français d'Algérie, une place au centre d'Alger porte son nom.Leur choix fût décidé en prenant conscience des atrocités commises par les leurs. Même l'enfant du coin, l'enfant de plus de 7ans sera de la partie. Ce “yawled” pouvait être aussi un petit cireur de souliers , ce cireur avec une boîte contenant, outre le matériel de cirage, soit un revolver soit une grenade devant servir ou destinés à servir la révolte populaire. Ne trouvant pas le courage de faire face aux combattants, les forces coloniales s'en prennent aux enfants.
La femme en haïk blanc est un homme déguisé. Muni d'une MAT49, il abattra les 3 soldats et, récupèrera leurs armes. Tout le peuple est complice ! Casbah d'Alger 20 Août 1957. Le Jeanson, quant à lui, pouvait être l'équivalent de cette femme au haïk ou voile blanc. Cette femme de la Casbah de Blida ou Mascara ou d'ailleurs et qui, sous le voile, cette brave Algérienne avait une MAT49 , le doigt sur la gâchette. Au passage des barrages militaires, elle répondra au sourire des paras « tactique oblige ! ». Les paras tomberont à chaque fois dans le piège.Qu'il en soit ainsi pour la suite.
Leila M. dont un pavillon porte son nom à l'hopital Frantz. Fanon à Blida. Victime du devoir en 1958. Le Jeanson pouvait être aussi cet Algérien, misérablement vêtu, abritait un fier fellagha », un pivot dans la lutte que livrait ce peuple Algérien qui a su ébranler la forteresse coloniale, gagner l'estime, la confiance et l'admiration de nombreuses nations. Notons, juste au passage, que le héros de l'Afrique : Nelson Mandéla , fera son apprentissage dans les rangs de l'ALN et dans le maquis Algérien.Le Jeanson à la valise, le “Yawled” à la chéchia enfoncée dans son crâne deviendra un Ali-La-Pointe ou un Yacef Saâdi, la Fatma deviendra une Hassiba Ben Bouali ou une Djamila Bouhired, et le misérable deviendra un Ben Bella qui attaquera une banque à Oran en 54 (?) pour alimenter la révolution.Tout ce décor, toute cette mosaïque des plus belles, des plus envoûtantes, allaient faire plier une puissance telle la France malgré l'assistance de l'Otan dont notamment les B52, ces cracheurs de napalm basés à Boufarik et partout ailleurs. Ce fut un véritable bouquet de fleurs. Un bouquet composé de magnifiques roses multicolores qu' ils qualifiaient de rebelles, des hors-la-loi, des terroristes, des fellaghas, des bandits… Ces roses là, mes enfants, périssent à force d'âge, mais resteront gravées pour ce qu'elles furent entre 1954/1962.
Qu'est-ce qu'un pays sans mémoire?
Qu'est-ce qu'une histoire sans mémoire?
Qu'est-ce qu'une armée sans mémoire?


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