La commune de Ouled Bessam qui relève de la daïra de Tissemsilt pâtit encore de son isolement, jadis appelée « Dj'nan » de par sa verdure, ses arbres, ses petits jardins potagers et ses eaux qui coulent à flot, aujourd'hui, ses habitants crient au haro et interpellent la conscience des responsables. Après huit heurs du matin, cette agglomération est complètement déserte ce qui justifie cette allégorie de village fantôme. Les anciens du village se targuent d'être au passé les pourvoyeurs en blé du grenier de la région vu qu'elle est exclusivement à vocation agropastorale. De nos jours, ce village peuplé d'un peu plus de (11000) habitants est en train de survivre, écrasé par de multiples problèmes qui ont fait de lui un simple point sur la carte géographique de la wilaya, durant les dix dernières années, ce village est sorti de l'ordinaire grâce au phénomène de « l'engagement » dans les rangs des corps constitués. Ouled Bessam est le village où il y a le plus grand nombre d'engagés raconte-t-on dans les milieux des jeunes , ils sont également des dizaines voir des centaines de jeunes à avoir quitté le village à cause du chômage et de l'isolement, les habitants sont las d'attendre que l'on fasse un geste pour les sortir de leur isolement et leur sous développement, ils sont aussi désorientés du fait que rien de solide n'a été fait pour désenclaver leur commune, ils font part de carences flagrantes à tout les niveau. La seule route (CW15) qui relie le chef lieu de la wilaya à ce village et récemment bitumée commence déjà à se dégrader quant à l'état des routes et autres venelles de la ville, la situation est intenable à cause des travaux de raccordement du gaz de ville qui ne sont pas encore entièrement achevés, à l'entrée du village, les vieillards et ceux qui sont obligés de rester se morfondent en silence, ces jeunes sont déjà devenus « vieux », un silence de plomb parsemé de bourrasque pluvieuses accablant l'atmosphère et la rendant boueuse par ces temps de pluie, hormis les constructions illicites qui se sont multipliées ces dix dernières années notamment à Hai Ederb où la vie est vraiment intenable, avec l'absence de réseau d'assainissement et la multiplication des fosses septiques, les connections illicites aux réseau électrique et exode rural des bourgades de Sidi Abderrahmen, Beni-chaib et Beni-lahcen, les seuls édifices qui se dressent datent déjà de plusieurs dizaines d'années à l'exception des quelques logements sociaux la seule pharmacie qui existe ne répond pas à la demande croissante des patients de cette commune en matière de médicaments. quant à la poste, les citoyens ne savent plus quoi faire devant les innombrables problèmes qu'ils endurent chaque jour devant le peu de personnel affecté à cette poste (deux employés y compris le facteur, le receveur et le préposé au guichet qui s'occupe entre temps de cette tâche) et devant les coupures du réseau qui ne fonctionne qu'avec un seul micro, on pouvait imaginer le degré des souffrances . Les transports sont également défaillants, les taxi collectifs qui y sont affectés désertent la ville de Ouled-Bessam dès la première heure et ne reviennent que le soir, les habitants sont ainsi contrains de prendre des clandestins qui leur imposent des tarifs excessifs, l'autre grand problème que tout le monde dénonce est relatif au manque de ressources hydriques dont soufre le commun des Bessamis depuis fort longtemps, l'eau n'arrive pas dans les robinets et pour les privilégiés du centre ville c'est en petites quantités la situation dans ce sens et malgré l'arrivage de l'eau à partir du barrage de Kodiet-Errosfa est encore critique et le recours aux citernes et aux colporteurs n'est sûrement pas la solution qui les arrange, ils attendent impatiemment le sentiment d'un mieux dans l'approvisionnement. Ces jeunes qui sont obligés de rester au village, l'oisiveté est leur supplice, la consommation des psychotropes et autre cannabis est très répondue parmi eux, ils nous parlent d'un taux de chômage qui avoisine la limite de l'intolérable du fait que leur commune ne dispose d'aucune unité de production, les rares qui ont opté pour le commerce ont fermé boutique. A notre passage dans les différents quartiers de cette ville on a pu remarquer une certaine amélioration concernant le raccordement au réseau du gaz de ville mais diront nos interlocuteurs, ce taux ne dépassant pas 30% rendant bénéficiaires uniquement les habitants des grands quartiers à l'image de Hai El Intissar, premier novembre, et Emir Abdelkader et une partie de Hai Ederb et à ce stade, la bouteille de butane qui n'arrive pas en nombre suffisant devient un commerce juteux pour les uns, achetée de Tissemsilt, elle arrive aux consommateurs Bessamis particulièrement ceux habitants les quartiers délaissés et la périphérie parfois à plus de 300 DA. Les anciens de cette région étayent leurs propos en parlant de l'agriculture par des récoltes qui ont battu des records dans la région mais ce créneau qui était prospère s'est amenuisé comme une peau de chagrin, désormais il n y a que les anciens survivants du métier à continuer le travail de la terre pourtant, de par le passé, en plus de l'autosuffisance, c'est vers les dépôts de stockage de Mahdia et Tissemsilt que la récolte prenait la destination. Sur le plan éducatif, la commune dispose d'un lycée, de quatre écoles primaires et de trois CEM parmi ces derniers on a pu remarquer une structure cubique formant un CEM mais qui est malheureusement dépourvue de mur de clôture, une situation qui alerta nos accompagnateurs qui ont sollicité les responsables de considérer cette requête afin de garantir beaucoup plus de sécurité à leurs progénitures. En somme, cette face qui n'est pourtant pas cachée de Ouled-Bessam n'est qu'une fine partie de ce que endurent les habitants depuis des années, ils souhaitent que le nouveau wali intervienne dans un proche avenir et exigent des autorités locales de se pencher davantage sur les vrais problèmes qui entravent le développement de leur commune et œuvrer à la sortir de son isolement.