Le Président de l'APC D'EL-Kerma dans la wilaya d'Oran, M. Benyamina Youcef, a été incarcéré hier à l'établissement pénitentiaire d'Oran, après avoir été condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal criminel d'Oran, pour faux et usage de faux. Les faits de l'affaire remontent à l'ancienne mandature (2002-2007, où le premier magistrat de la commune aurait commis un impair en procédant carrément à la falsification de documents officiels. C'est ainsi, que l'on a appris, qu'il a établi et signé une délibération portant attribution de deux logements de fonction affectés initialement à l'éducation nationale. Et les heureux bénéficiaires ne sont autres que deux membres de sa famille. L'affaire a éclaté suite à un dépôt de plainte d'un citoyen dénommé Bencheikh, qui a attiré l'attention des services concernés sur les pratiques douteuses, au despotisme et au favoritisme exercé par le maire indélicat. Jugé hier par le tribunal criminel d'Oran, M. B.Y, maire de la commune d'El-Kerma, a écopé de cinq ans de prison ferme. Cette affaire n'est qu'un échantillon dans le pays. Plusieurs maires sont en prison pour détournement, corruption, contrats frauduleux, malversations etc… Ils sont tous accusés de corruption, de passation de marchés au mépris de la loi et d'attribution illégale du foncier ou du bâti, ou encore d'usage de faux. Même si sur les 1451 APC, peu de premiers magistrats des villes sont derrière les barreaux, il n'en demeure pas moins que les intérêts des citoyens en prennent un sérieux coup. En plus du fait que les électeurs sont tout simplement victimes d'arnaque dans la mesure où les personnes auxquelles ils ont confié leur suffrage ne se sont pas révélées à la hauteur de la tâche qui leur est confiée qui n'est autre que la gestion de la cité. Dans certains cas, les P/APC ne sont pas les seuls à écoper de condamnation. Leurs adjoints ou encore des directeurs des services techniques comme ceux en charge des logements partagent leur sort. En apparence, à l'intérieur du pays, les cours de justice sont aussi saisies de ce genre d'affaires. C'est le cas à Tiaret où le tribunal a condamné le P/APC de Medrissa à la prison ferme, celui du chef lieu de wilaya à trois années fermes, celui de Rahouyi, ou encore de Guertoufa. A ces condamnations, s'ajoutent quelquefois les amendes. L'APC est, selon la loi, l'assise de la décentralisation et le lieu de participation du citoyen à la gestion des affaires publiques. Et pas celui de l'enrichissement personnel. 300 élus locaux étaient poursuivis en justice en 2007, selon l'ancien ministre de l'Intérieur. De 1993 à 2010, ce sont 1000 élus qui ont été emprisonnés.