La tuberculose est une maladie qui fait encore des victimes parmi une certaine couche de la population oranaise, à en croire les responsables des services de la santé de la wilaya d'Oran. Ceux-ci, ne cachent pas leur profonde préoccupation devant la réapparition avec force du phénomène, qu'on croyait éradiqué ou sur le point de l'être. Une vaste campagne de sensibilisation contre cette maladie est annoncée dans les établissements scolaires, les campus universitaires et les secteurs sanitaires. Les écoliers et les étudiants vont recevoir des conseils pratiques pour se prémunir contre cette maladie infectieuse transmissible et non immunisante. La tuberculose, une maladie contagieuse pouvant toucher de nombreux organes, enregistre une recrudescence inquiétante à Oran. Le taux d'incidence et de prévalence de la tuberculose est désormais de 24 cas pour 100.000 habitants propulsant ainsi Oran parmi les wilayas les plus touchées par cette maladie contagieuse. Le nombre des nouveaux cas de tuberculose dite résistante ne laisse planer aucun doute sur la gravité de la situation. Les services sanitaires ont recensé depuis le début de l'année en cours plus de 150 nouveaux cas de tuberculeux résistants qui ont besoin d'un traitement spécifique nécessitant le recours à des médicaments dits de deuxième intention moins bien supportés et plus coûteux que les antituberculeux de première intention. Le nombre de malades atteints de la tuberculose dite classique a aussi progressé pour atteindre plus de 1.500 nouveaux cas en 2010. Les neuf établissements sanitaires de la wilaya enregistrent une moyenne quotidienne de deux à quatre nouveaux cas de tuberculose. Cette recrudescence des nouveaux cas a finalement poussé les spécialistes a tiré la sonnette d'alarme. Un seul tuberculeux peut transmettre la maladie à 15 personnes. Le retour en force de la tuberculose est dû à de nombreux facteurs et en particulier le manque de traitement intensifié et l'absence de prise en charge adéquate des personnes contaminées. Les tuberculeux qui sont soumis à un traitement efficace ou un suivi rigoureux de leur maladie sont rares, ce qui a eu comme conséquence directe une apparition de souches résistantes. En 2009, la tuberculose a coûté la vie à 13 personnes, dont six prisonniers âgés entre 12 et 60 ans. Cette maladie semble trouver dans les prisons un terrain propice pour se propager en raison de la surpopulation carcérale et des mauvaises conditions d'hygiène. Concernant le manque de traitement efficace contre cette pathologie, les antituberculeux sont hors de portée de la majorité des malades issus de couches sociales défavorisées. Une boîte de médicament antituberculeux est vendue plus de 3.000 dinars, alors que la plupart des personnes atteintes sont généralement issues de familles dans le besoin.