Les employés de l'agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes « ANSEJ » d'Oran n'en peuvent plus, ils travaillent toute la semaine, y compris le samedi pour traiter des centaines de dossiers déposés par les jeunes promoteurs. Une trentaine d'agents s'avèrent insuffisante pour contenir ce flux de jeunes estimé à quelques 250 par jour. La direction de cette structure a dû faire appel au service d'ordre pour satisfaire ces jeunes promoteurs encouragés par le dégel de plusieurs activités dont le transport de marchandises, le transport de voyageurs et les délais d'obtention de crédit sont estimés à deux mois seulement par le ministre de tutelle, alors qu'auparavant les demandes de crédits prenaient un temps fou allant jusqu'à deux années. Le délai de deux mois reste insuffisant du fait que l'ANSEJ doit obtenir des documents de non affiliation auprès de la CNAS et de la CASNOS pour pouvoir compléter le dossier du promoteur. Or, cette opération bureaucratique oblige ou manque de personnel au niveau de ces deux structures, prend plus de temps qu'il n'a été déclaré par les responsables de l ANSEJ. 948 dossiers ont été déposés durant le mois de janvier, écoulé, alors que durant toute l'année 2010, l'agence n'a enregistré que 1980 dossiers dont un grand nombre n'a pas été finalisé, les banques exigeaient des garanties bien que le crédit du promoteur soit soumis à une assurance tout risque et qu'il existe un fonds de garantie pour ce genre d'opération. Certes, si de nombreux jeunes présentent des projets fiables, d'autres saisissent cette aubaine pour se faire un capital et activer dans l'informel. Cette procédure est encouragée par les supposés fournisseurs qui retiennent du crédit, le montant de la TVA et leurs bénéficies sans fournir le matériel déclaré par le jeune promoteur. Cependant, de nombreux jeunes sans qualification présentent des projets dans l'agriculture, notamment dans l'élevage de bovin ou l'aviculture ne veulent plus courir le risque de se voir écarter des aides de l'Etat et des dispositions de soutien comme ce fut le cas de ces éleveurs de Boutlélis victimes de la sècheresse et la baisse des prix de la viande bovine et avicole en 2008 qui n'ont pu bénéficier de l'effacement des dettes malgré la déclaration du président de la République. « Pour que le programme de soutien à l'emploi des jeunes réussisse, les pouvoirs publics devraient ouvrir un guichet unique chapeauté par l'ANSEJ et englobant les banques et les autres structures de l'Etat », nous explique un cadre. La lenteur dans la finalisation des dossiers ou le retard au niveau des banques pourrait remettre en cause l'efficacité de tous les programmes de soutien à l'emploi.