Près de 217 professeurs exerçant dans les différents facultés et départements de l'université Ferhat-Abbès ont signé une pétition dans laquelle ils dénoncent “les agissements irresponsables” du recteur. Adressée au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la correspondance, dont nous possédons une copie, exprime avec clarté le vœu des enseignants à ce que M. Harraoubia prenne de sérieuses mesures afin “de rendre au milieu universitaire sa dignité et à l'institution sa fiabilité et son efficacité”. Comme argument, les signataires évoquent la gestion du budget 2006 qui “n'a connu aucune concertation et n'a subi aucun changement qui exprimerait une quelconque volonté de hisser cette institution au niveau des attentes et des ambitions locales et nationales”. Selon eux, la direction de l'Ufas a accaparé un budget de plus de 3 milliards de centimes, dont 2 milliards au titre des frais relatifs aux études de post-graduation. Ce montant est également supérieur à la somme allouée à toutes les facultés réunies, selon le chapitre 23.21 du règlement intérieur de l'université. Concernant le volet relatif à la recherche scientifique et à la documentation, les enseignants font état de la dégradation du réseau Internet et ce, depuis la prise de fonction du recteur. “Avant l'année 2006, le réseau Internet fonctionnait très bien. Ensuite, dans le cadre bibliographique, 12 millions de DA ont été injectés à la base de données sciences-direct, pour pouvoir accéder à la documentation scientifique et technique. Cependant, les chercheurs et étudiants en post-graduation se sont vite rendu compte qu'il s'agit, en fait, d'une opération ratée car, au même moment, la connexion internet a, comme par hasard, disparu”, lit-on dans le communiqué qui révèle que de ce fait, les facultés de médecine, de droit, d'économie et une partie de la faculté sciences de l'ingénieur et des sciences se sont retrouvées privées d'Internet et le sont à ce jour. Aussi, ils n'ont d'autre choix que de s'adresser aux cybercafés. La gestion des budgets alloués aux laboratoires n'a pas été en reste. L'opération “équipement” n'a jamais été réglée et n'a pas trouvé de solution. Pour conclure, les rédacteurs du communiqué s'interrogent sur la politique d'austérité pratiqué à l'encontre des soutenants de mémoires, de magistères et de thèses de doctorat. Ils appellent, enfin, le ministre de tutelle à lever le voile sur un état des lieux plus que douteux. Une université qui, rappelons-le, est composée de 6 facultés, 34 laboratoires et un effectif avoisinant les 40 mille étudiants. Contacté hier, le recteur de l'université Ferhat-Abbès s'est montré plus ou moins vague concernant le contenu du communiqué. Néanmoins, il est disposé à étudier point par point tous les griefs qui lui sont reprochés par les enseignants de l'université. Faouzi Senoussaoui