Le 27 septembre 2005, lors de l'opération de démolition des habitations jouxtant la piste de l'aéroport du 8-Mai-45 de Aïn-Arnat, un jeune lycéen de 18 ans, en l'occurrence Benregreg Abdenour, fut électrocuté en recevant une violente décharge électrique d'un câble de haute tension qui s'était détaché accidentellement du poteau électrique. Brûlé au troisième degré au niveau des membres supérieurs, il fut vite évacué sur le CHU Mustapha-Abdenour de Sétif. Une grave négligence de la part des services de la Sonelgaz qui avaient omis de procéder à la coupure du courant lors de la démolition. Après une semaine d'hospitalisation, il sera admis au centre des grands brûlés au CHU de Constantine où il ne séjournera qu'une seule journée pour être orienté vers l'hôpital de Douéra. Le 03.01.2006, le malade sera admis encore une fois au niveau de l'unité des brûlés, service de chirurgie générale du CHU de Sétif afin d'y subir un greffe cutanée mince discontinue (plurifragmentaire) au niveau des deux membres supérieurs, dont la zone de prélèvement était le cuir chevelu. La greffe réalisée par les docteurs Peng et Yi, n'a pas pris, une seconde greffe cutanée ultérieure a été envisagée le 12.04.2005, mais elle sera aussi sans succès. Le rapport médical du malade faisait état d'une attitude vicieuse en greffe, légère perte de substance greffée, membres grêlés, syndrome de Volkmann, et présence d'escarres sacrées sur les faces postérieures des deux jambes. L'examen neurologique quant à lui démontre des troubles sensitifs à type d'anesthésie s'étendant de la région sous-mammelonnaire jusqu'aux plantes des pieds, paralysie flasque des deux membres inférieurs (fracture et luxation), troubles sphinctériens à type d'incontinence, babinski bilatéral négatif, abolition des réflexes ostéo-tendineux au niveau des deux membres inférieurs, et atrophie musculaire généralisée. Le jeune Benregreg sera transféré en date du 05.02.2006 au centre de chirurgie plastique de Douéra, spécialisé en orthopédie et brûlures. Accompagné de son oncle handicapé moteur, il vivra un véritable cauchemar. Après avoir traîné durant quatre jours dans le service des urgences sans soins, il en sera proprement chassé, comme un pestiféré, par les responsables de cette structure. Réexpédié encore une fois vers le CHU de Sétif, le malade qui risque l'amputation de son bras gauche se verra signifier l'incapacité de l'hôpital à le prendre en charge dans cet état. Totalement démunie et sans aucune ressources, la famille Abdenour s'est vu contrainte de le faire sortir de l'hôpital. Rongé par la douleur et incapable de bouger, le malheureux est en train de souffrir en silence devant l'indifférence des autorités locales, et des services responsables (Sonelgaz et la Direction des travaux publics) de ce tragique accident. Même le wali de Sétif n'a pas honoré son engagement en promettant au malheureux (en lui rendant visite à l'hôpital le jour de l'accident) de faire le nécessaire pour lui faire bénéficier d'une prise en charge pour soins à l'étranger. Délaissé et livré à lui-même, le jeune Abdenour, dont l'avenir est brisé, lui qui fut un brillant élève, ne cesse d'implorer les hautes instances du pays, à leur tête le président de la République, de lui venir en aide en toute urgence. Espérons, que ce cri de détresse trouvera une oreille attentive pour le bien-être de ce jeune garçon, dont l'état empire de jour en jour, et qui ne demande qu'à être soigné et pris en charge par les responsables. * Imed Sellami