La mission chinoise contribuera à mettre le holà à la situation que vit la maternité de la capitale des Hauts-Plateaux depuis plusieurs années. Quatre gynécologues chinois seront, à partir d'aujourd'hui, installés à la maternité de Sétif. En effet, le ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière, pour palier le déficit chronique enregistré au niveau de la ce service qui a recensé, en 2006, plus de 14 000 admissions avec 10 400 accouchements dont 1 554 par césarienne, une charge importante assumée par 6 médecins généralistes dans des conditions des plus difficiles. Les gynécologues algériens, qui sont installés à titre privé, n'assuraient que les gardes. Certains d'entre eux ne répondaient jamais aux réquisitions. À titre illustratif, depuis le début de l'année en cours, 25 gardes sont restées vides. Cette situation anormale inquiétait les responsables du secteur, souvent accusés à tort ou à raison de transférer les malades vers les cliniques privées qui poussent comme des champignons. “Nous procédions au transfert de patientes aux cliniques privées parce que nous n'avions pas de gynécologues. Certains cas nécessitaient une prise en charge spécialisée”, nous a affirmé une sage-femme à la maternité de Sétif. “Si les gynécologues chinois sont aussi efficaces que leurs compatriotes qui exercent déjà en Algérie dans d'autres secteurs, je vous assure que l'heure de la fin de l'anarchie qui règne dans la prise en charge des pathologies gynécologiques a sonné au grand bonheur des malades”, renchérit une infirmière. Un surveillant médical, qui a plus de 20 ans d'expérience, enfonce le clou en remarquant que “parfois les parturientes ne nécessitent pas d'accoucher par césarienne mais des médecins des cliniques privées ont recours à cet geste pour maquiller le transfert des malades et maximaliser les recettes”. En effet, les tarifs des césariennes sont aux alentours de 50 000 DA. Notons que la clinique mère-enfants appelée communément “maternité”, compte 102 lits techniques. Souvent des femmes enceintes sont évacuées des 5 secteurs sanitaires de la wilaya et des autres contrées limitrophes vers cette structure dans un état lamentable. Rappelons aussi que la mission chinoise aura pour objectif de mettre fin à la situation désastreuse que vit la maternité, depuis plusieurs années, dans une wilaya qui compte 34 gynécologues installés à titre privé dont 22 au chef-lieu de wilaya. “Si chaque gynécologue assurait seulement deux gardes par mois le problème ne se poserait pas”, nous a déclaré un responsable au niveau du CHU. Cependant, il faut saluer les efforts des 58 sages-femmes qui, en dépit de ces problèmes, assurent le minimum. Soulignons que le rôle des quatre gynécologues chinois se limitera à assurer les soins gynécologiques, les suivis et les césariennes. Il est peut-être aussi temps de penser au volet universitaire et assurer l'encadrement spécialisé des 70 médecins internes. F. SENOUSSAOUI Liberté