C'est aujourd'hui lundi que prend fin le mouvement de grève de trois jours décrété par les représentants du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES). Plus de 150 enseignants parmi les quelque 1 145 que compte l'université Ferhat Abbas de Sétif ont répondu favorablement à l'assemblée générale tenue au premier jour de l'appel lancé par le syndicat autonome. Cette montée au créneau des enseignants est motivée, rappelons-le, par les revendications socioprofessionnelles, dont le rejet de la nouvelle grille des salaires qui a été élaborée, selon le CNES, en dehors de la consultation des véritables partenaires sociaux parmi le corps des enseignants. Malgré la faible mobilisation de l'université de Sétif, « eu égard aux conditions de retard de l'entame des cours » de la nouvelle année universitaire, le CNES de Sétif compte, à travers l'importante mobilisation des enseignants observée à travers les autres campus du pays, contraindre les pouvoirs publics à honorer les engagements pris envers eux. Selon les représentants syndicaux, le recours à un mouvement de débrayage est la seule alternative pour crier haut et fort le mécontentement contre la nouvelle grille des salaires de la fonction publique. « Une grille des salaires qui n'a pas été à la hauteur des aspirations des enseignants malgré une valorisation conséquente du salaire de base », déclare-t-on mais « au détriment de deux importantes indemnités [ISS et ICR] acquises et valorisées au prix d'un long combat », tient à signaler le responsable du CNES de Sétif. Ce débrayage auquel a appelé le CNES est le moyen d'« arracher » un régime indemnitaire en mesure de réparer l'injustice commise envers les enseignants universitaires. Si les responsables de la section syndicale du CNES étaient satisfaits des résultats des deux journées de grève, certains enseignants soulignent, par contre, le recul du syndicat autonome cette année suite aux remous enregistrés au cours de l'année universitaire précédente, et caractérisés par la scission en deux groupes des syndicalistes, témoigne-t-on. Si le départ du leader reconnu des syndicalistes de Sétif Boukaroura au bureau national à Alger, est appréhendé par certains comme un risque de fléchissement de l'activité syndicale future au niveau de l'université Ferhat Abbas, d'autres déclarent, au contraire : « Nous sommes très satisfaits du taux de suivi et nous avons atteint les objectifs de la grève. » Rappelons que, dès le premier jour de grève, au cours de l'assemblée générale, les enseignants ont partagé le même avis sur l'analyse du contenu de la nouvelle grille. Ils ont dressé à cette occasion un tableau critique en affirmant que celle-ci est intervenue « à l'encontre des espérances des enseignants universitaires ». Les enseignants qualifient les nouvelles mesures de « replâtrage ». Enfin, à l'occasion du rassemblement des enseignants, ceux-ci citent le retard accusé en matière de rentrée universitaire parmi le « marasme » que vit l'université.