Le mouvement de grève de 15 jours décrété par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a été suivi hier à Sétif par les enseignants de l'université Ferhat Abbas qui ont répondu favorablement à l'appel lancé par le syndicat autonome. Cette montée au créneau des enseignants a été motivée, rappelons-le, par les revendications socioprofessionnelles, dont le rejet de la grille des salaires qui a été élaborée, selon le Cnes, en dehors de la consultation des véritables partenaires sociaux, ceux du corps des enseignants. Une action qui se résume, selon les responsables du Cnes de Sétif, par la mission de contraindre les pouvoirs publics à honorer les engagements pris envers eux. Selon les représentants syndicaux, le recours à un mouvement de débrayage est la seule alternative pour crier haut et fort leur mécontentement contre la grille des salaires de la Fonction publique. Ce débrayage auquel a appelé le Cnes est un moyen pour «arracher» un régime indemnitaire en mesure de «réparer l'injustice» commise envers les enseignants universitaires. Si les responsables de la section syndicale du Cnes avaient pris le train en marche en s'engageant hier dans le vaste mouvement de protestation universitaire national en raison de la dernière visite du président Bouteflika à Sétif, ils demeurent satisfaits par les déclarations du chef de l'Etat lors de son discours prononcé à l'université Ferhat Abbas de Sétif. Ils s'accordent à dire que c'est un discours»historique, fort et encourageant» qui n'attend que la réaction de la tutelle pour honorer les revendications des enseignants universitaires. Cependant, rien n'empêche le Cnes d'opter pour le durcissement du mouvement de mécontentement gelé depuis mai car les syndicalistes décident de programmer dès aujourd'hui des piquets de grève quotidiens à l'entrée du pôle universitaire El Bez.