M. El-Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels a présidé, hier, à l'Institut de formation professionnelle de Aïn-Tebinet, à Sétif, en présence du wali, M. Bédoui Noureddine, l'ouverture du cycle de formation dans le domaine de l'urbanisme et de l'architecture qui a vu la participation de spécialistes d'une dizaine de pays arabes. Prenant la parole, l'hôte de Sétif a évoqué les grands axes des réformes de son secteur avant d'insister sur la stratégie mise en place par son département ministériel pour la formation continue des formateurs. Il a insisté sur le fait qu'il n'existe aucun accord entre le ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle pour intégrer les enseignants de l'enseignement technique rattachés à son ministère. « Certes, dira-t-il, lors d'un Conseil des ministres, il y a eu ce partage, mais avec aucune intention de faire prendre les enseignants du technique par l'Enseignement professionnel ». Longuement, chiffres à l'appui, le membre du gouvernement s'étalera sur la perdition scolaire et ses conséquences. « Nous avons un problème de concept, indique-t-il, on mélange entre la déperdition et des enfants qui ont dépassé l'âge scolaire. Il y a une parfaite coordination, un travail commun et une complémentarité entre les trois secteurs de l'éducation. Il y a 8 millions d'enfants scolarisés et 55 % qui ne vont pas à l'école pour diverses raisons, le terrorisme, le nomadisme, etc. C'est pour cette raison que dès janvier 2008, nous avons décidé de mettre en place des bus-ateliers qui sillonneront les zones isolées et des nomades afin de permettre à leurs enfants d'apprendre un métier. L'année passée, 520 000 jeunes ont arrêté leur scolarité et pourront être orientés vers la formation professionnelle. Ce n'est pas une déperdition scolaire, puisque l'Etat leur a assuré un certain nombre d'années scolaires. Ils ont dépassé l'âge, dans ce cas, ils doivent se rapprocher d'un centre de formation professionnelle. Nous sommes en train de former les chômeurs ». Revenant à la formation suivant la demande du marché de l'emploi et ce dont on aura besoin, M. Khaldi soulignera que « le travail existe mais la diversité manque ». Avant de s'interroger : « A-ton suffisamment de plombiers, de menuisiers et d'électriciens formés ? Le niveau de 9e année, de terminale ou même le baccalauréat ne sont plus des références pour le travail ». « Nous avons banalisé certaines spécialités nobles », notera-t-il. « Il ouvre et ferme la porte, on l'appellera agent de sécurité. La demande est une chose et l'offre en est une autre ». Selon le ministre, à l'avenir, l'Etat encouragera et octroiera des bourses à ceux qui choisiront les filières de l'habitat et de la construction, de la pêche, des routes, de l'eau, de l'environnement... Les métiers dont le pays aura besoin, c'est-à-dire « ceux qui travaillent pour l'économie nationale », insistera-t-il. « Nous donnerons des bourses pour inciter les jeunes à aller vers les métiers dont on a besoin ». En conclusion, le ministre annoncera que plus d'une vingtaine de décrets sont en cours d'élaboration pour permettre au secteur une nouvelle dynamique dans tous les domaines. Avant de se rendre à l'IFP, Khaldi a assisté, en présence du wali, à la cérémonie de l'ouverture solennelle de l'année judiciaire 2007-2008, organisée à la Cour de Sétif.