ontrée du doigt des années durant, la cimenterie de Aïn El Kebira (Sétif) rejetait plus de 200mg/Nm3 de poussière. Ces quantités empestaient la vie et l'atmosphère des citoyens de toute une région à bout. Ce problème de poussière ayant pris, à un certain moment, des proportions alarmantes, a été pris en charge par les gestionnaires de la société, qui a injecté beaucoup d'argent dans des systèmes de dépoussiérage des plus performants. Ainsi, les filtres à manche ont dès lors remplacé les électrofiltres d'une technologie révolue. En procédant de la sorte, la Société des ciments de Aïn El Kebira (Scaek) est arrivée à réduire considérablement les rejets ayant atteint la valeur limite de 10mg/Nm3, très en dessus des normes exigées par la réglementation (valeur limitée à 30 mg/Nm3 pour les installations nouvelles ; décret exécutif n° 93-165 du 10 juillet 1993). Ce procédé est à l'origine de la réduction de la consommation d'eau utilisée auparavant pour le refroidissement des gaz du four dans le cas des électrofiltres. Le gigantesque investissement, d'une valeur de plus de 2 108 720 527 DA, a fait de la Scaek, un précurseur en matière de protection de l'environnement. Et ce n'est pas du tout évident d'installer des équipements en mesure de capter les poussières des cheminées du four à des températures oscillant entre 300°C et 350°C, sans pour autant freiner la cadence de l'outil de production, mettant annuellement sur le marché plus d'un million de tonnes de ciment de qualité. Le choix de cette technologie a non seulement atténué sensiblement les émissions de poussières mais surtout permis à la société de récupérer 30 t/h de farine (matière crue). La consommation de l'eau a chuté de 80%. Avec les électrofiltres, la consommation était de 260 000 m3 (soit la consommation annuelle de 4000 personnes). L'installation du filtre a ramené l'utilisation du produit vital à 52 000 m3. Le gain et la récupération de grandes quantités d'eau sont plus que significatifs. « Faisant de la protection de l'environnement son cheval de bataille, la société, ayant consacré entre 2005-2007 plus de 30% de son chiffre d'affaires aux investissements relatifs à l'environnement, maintiendra et pour un long bail, ce cap. Les engagements pris le 13 avril 2002 avec le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et du Tourisme, lors de la signature du contrat de performance, ont été tenus. Scaek qui ambitionne d'accroître ses capacités de production, tout en produisant plus propre, a remplacé en 2005 deux filtres. En 2006, on a rénové dix filtres à manche de toute la ligne de production. L'année dernière (2007), deux électrofiltres des ateliers de broyage de ciment ont été remplacés. C'est pour vous montrer l'effort entrepris par la Scaek, filiale du groupe ERCE », dira Loucif Hassous, PDG de Scaek qui vient d'obtenir la certification du système intégré, ISO 9001 version 2000 - ISO 14001 version 2004, concernant le management de la qualité et de l'environnement. Devant être prise comme modèle par ses pairs et les différents opérateurs économiques ne se souciant guère des préjudices causés par leurs activités à l'environnement, la démarche de Scaek doit donner matière à réfléchir. Ne comptant pas s'arrêter en si bon chemin, la société qui a décroché cette année le deuxième prix national pour l'environnement décerné par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et du Tourisme compte à partir de son « business plan » 2008-2012 , investir davantage pour booster ses performances…