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Exploitation des carrières à Lemzara (Beïda Bordj) : La population et l'environnement en péril
Publié dans El Watan le 15 - 02 - 2010

Des dizaines de sites sont gérés en violation avec la réglementation en vigueur, ce qui risque de provoquer une véritable catastrophe écologique dans la région
La santé des citoyens de Lemzara, petite bourgade de la commune de Beïda Bordj est, le moins qu'on puisse dire, en péril. Les 28 carrières ayant investi Djebel Youcef, où le respect de l'environnement est bafoué, en sont les causes. Comme un malheur n'arrive jamais seul, ni les terres agricoles ni le cheptel de la région ne sont épargnés par les poussières dégagées par ces « mouroirs » à l'origine de nombreuses maladies (asthme, allergies, insuffisance respiratoire et pneumoconiose). Les tonnes de correspondances transmises à différents responsables de différents niveaux par l'association de protection de l'environnement de Kef Lahmar, sise à Lemzara, sont restées lettre morte.
Le silence radio oblige les membres de l'association à rendre publiques les souffrances d'une population qui n'en peut plus. A cet effet, Ali Guergouri, porte-parole de l'association met, texte de loi à l'appui, le doigt sur la plaie, disant : « Les carrières sont soumises, selon décret 06-138 du 31 mai 2006, en plus du titre minier attribué par le ministère de l'Energie et des Mines (ANPM), à une autorisation d'exploitation délivré par le wali. Selon l'article 44 du même décret, les carrières existantes avant la promulgation de ce décret et n'ayant pas fait l'objet d'une autorisation d'exploitation doivent réaliser un audit environnemental dans un délai n'excédant pas 2 ans à partir de la promulgation du décret. »
Notre interlocuteur précise qu'à la date du 22 novembre 2008 (le jour où les carrières de Lemzara ont fait l'objet d'une inspection pour la 1ère fois par la commission de wilaya des établissements classés et à laquelle notre association était présente) la majorité de ces sites ne possédait pas d'autorisation d'exploitation. Et d'ajouter : « A l'issue de l'inspection qui a touché une seule carrière sur les 28 existantes, la direction de l'environnement a mis en demeure (d'après ce que la directrice a communiqué verbalement à notre association) ces carrières pour réaliser des audits environnementaux afin d'avoir l'autorisation d'exploitation et de s'équiper de dépoussiéreurs.
Depuis cette date, et à ce jour, notre association n'a eu aucun feed-back sur la réalisation ou non de ces audits, mais une chose est sûre, aucune carrière ne s'est équipée de dépoussiéreur. » Il va plus loin en indiquant qu'en vertu du décret 05-240 du 28 juin 2005, chaque exploitant doit désigner un délégué pour l'environnement au niveau de sa carrière tout en informant le wali par écrit. « Le délégué pour l'environnement à pour missions d'élaborer et de tenir à jour l'inventaire des pollutions et leurs impacts (effluents liquides, gazeux, déchets solides),de contribuer pour le compte de l'exploitant à la mise en œuvre des obligations environnementales.
Il doit en outre assurer la sensibilisation du personnel en matière d'environnement », martèle Ali Guergouri, qui enfonce le clou : « Notre association estime que ces carrières n'ont pas dans leur personnel des délégués pour l'environnement afin de prendre en charge les impacts de l'exploitation sur le milieu. » La direction de l'environnement doit, selon Ali Guergouri, veiller à ce qu'il y ait des délégués au niveau des carrières, d'autant plus que le décret 06-138 du 15 avril 2006, réglementant l'émission dans l'atmosphère de gaz, fumées, vapeurs, particules liquides et solides, et pour le contrôle des rejets atmosphériques, qui ne prête à aucune équivoque, stipule que l'exploitant de la carrière doit tenir un registre où sont consignés la date et les résultats des analyses qu'ils effectuent.
Des rejets dangereux pour la santé
Les mesures sont prises sous sa responsabilité et à ses frais dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur. Ce qui est loin d'être le cas pour les exploitants des carrières. Le même décret fixe la valeur limite des rejets de poussières totales de 50 mg/m3 à 100 mg/m3. « Pour les sites exploités, on assiste à des nuages de poussières et de fait cette valeur n'est pas respectée du moment que ces carrières ne disposent nullement de systèmes de captage et de filtration des poussières et travaillent à l'air libre », note notre interlocuteur qui s'appuie sur un autre texte : « Selon la loi minière 01-10 du 03 juillet 2001, l'exploitant de la carrière est tenu de faire annuellement un audit environnemental (différent de l'audit du point 01).
L'audit en question est réalisé par un auditeur agréé et sanctionné par un rapport d'audit qui met en relief les impacts environnementaux de la carrière sur l'environnement pour qu'ils soient pris en charge par l'exploitant (article 151). Lors de l'audit de l'année suivante, l'auditeur vérifie les mesures prises par l'exploitant ». Et de poursuivre : « Pour les carrières de Lemzara, ces audits, s'ils se réalisent, ne sont qu'une formalité administrative car l'impact des poussières qui persiste toujours n'a jamais été pris en charge par ces exploitants. »
Pour ce dernier, la vérification de la réalisation des audits environnementaux annuels et de la mise en œuvre des recommandations de l'auditeur relèvent de la responsabilité de l'agence nationale de géologie et du contrôle minier (Angcm) et la direction des mines et de l'industrie de Sétif. « Dans le dossier d'attribution du titre minier, il est exigé des exploitants de carrières de présenter un plan de gestion environnemental qu'ils s'engagent à mettre en exergue lors de l'exploitation afin de prévenir, supprimer ou compenser les effets néfastes de l'activité sur l'environnement et sur la santé des populations riveraines (article 24 de la loi minière).
Le contrôle de l'exécution du plan de gestion environnementale relève de l'Angcm et de la DMI ». Encore une fois, aucune carrière n'exécute ce plan de gestion environnemental, sinon, Lemzara ne serait pas aujourd'hui dans cette situation de catastrophe écologique, regrette le président de l'association. « Enfin, le non-respect de ces obligations réglementaires conduit à des sanctions prévues dans la loi minière 01-10 du 03 juillet 2001 et dans la loi 03-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable en cas d'infraction, mais jusqu'à ce jour aucune carrière de Lemzara n'a fait l'objet d'une sanction », conclut-il. Toute la population de Lemzara attend une réaction de la part des autorités pour mettre en demeure les exploitants afin de préserver l'environnement d'une des plus pauvres bourgade des la wilaya. Ces derniers devront emboîter le pas à la cimenterie de Aïn El Kebira qui s'est dotée de filtres. Pour cela, il suffit d'investir.


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