e centre culturel Djilani M'barek d'El Eulma organise demain jeudi le 10 décembre à partir de 9h, un colloque sur la vie du feu Zeghar Messaoud dit « Rachid Casa » à l'occasion du 22e anniversaire de sa disparition. Natif d'El Eulma, Zeghar Messaoud a été durant la guerre de Libération Nationale un proche de Abdellatif Boussouf, le patron de l'armement et d'autres leaders de la Révolution armée. Rachid Casa, qui tient ce surnom de sa parfaite connaissance du Maroc où il a longtemps séjournait, avait tissé dans ce pays de nombreuses relations qui servirent par la suite la cause de la lutte de Libération à travers les achats et acheminements d'armes. Une unité de fabrication d'armes a même été montée au Maroc, à laquelle contribua M. Messaoud Zeghar. Elle a permis d'alimenter les maquis. Des compagnons du défunt, Hadj Ben Alla, Djilali Seghir, vinrent à la tribune témoigner de l'homme ainsi que fut Rachid Casa, l'intermédiaire obligé, qui a, à travers son réseau de relations, permis aux maquis d'être ravitaillés en armes à un moment où l'armée d'occupation exerçait une grande pression sur l'ALN à partir de l'ouest du pays, où il était basé avec les troupes de l'Armée de libération nationale. M. Ould Kablia, qui a bien connu le défunt moudjahed, a voulu témoigner du rôle de Messaoud Zeghar au sein de l'Organisation de la logistique ouest. Le message de M. Ould Kablia, un ancien du Malg, a été lu par un représentant de cette institution qui a joué un rôle important durant la lutte de Libération nationale. M. Ould Kablia a rappelé l'homme d'affaires que fût le défunt dans les années 1950, et dès 1955, qui a permis d'obtenir armes et munitions. C'est à Oran qu'il démarre en réalité son activité, qu'il poursuivra face à la menace d'arrestation dont il fût l'objet, et s'exila au Maroc, ce fut le début de l'année 1956. C'est à Casa qu'il fut approché par les responsables FLN de la Fédération du Maroc C'est là aussi où il connut le colonel Boussouf, commandant alors de la Wilaya V. Abdellatif Boussouf lui confie alors d'importantes missions et parmi celles-ci, les plus secrètes. Il a été réellement l'homme de confiance. Il fît notamment l'acquisition auprès des troupes américaines, encore stationnées au Maroc au lendemain de l'indépendance de ce pays et à la fin de la Seconde Guerre mondiale, d'équipements à usage non militaire que les Américains mettaient en vente : véhicules, mobilier, tentes, lits de camp, Il a pu acquérir par la suite des tenues militaires déclassées puis des armes et munitions non recensées après avoir gagné la confiance des troupes américaines. Il a acquis aussi pour le compte de la Révolution des appareils de communication et de transmission, dont un poste émetteur de radio marine de grande capacité. Ce poste, après avoir subi des transformation, a servi de poste d'émission pour Saout Al Djazaïr, émettant pour la première fois le 16 décembre 1956. Homme de confiance de Abdellatif Boussouf, ministre de l'Armement et des Liaisons générales, il effectuera à ce titre plusieurs missions délicates à travers le monde : l'Espagne, l'Angleterre, les Etats-Unis, notamment auprès du parti démocrate pour ce dernier pays, lui ouvriront les portes pour des missions secrètes. Il fût très proche des frères Kennedy, de Nelson Rockffeler. Au lendemain de l'Indépendance, en dehors de ses affaires propres, il fût utilisé dans le cadre de la diplomatie parallèle par le défunt Président Boumediène. (1) (1) Quotidien El-Moudjahid