En parcourant la correspondance du 9 janvier 2006, transmise au chef de la daïra du chef-lieu, le wali n'est pas allé de main morte pour mettre le doigt sur les carences et lacunes qui minent le cadre de vie de 27 quartiers inspectés par les services du chef de l'exécutif ayant demandé au chef de daïra de concocter un plan d'action et de prendre des mesures devant colmater les lacunes constatées ici et là. Pour suivre de près l'évolution des choses, le premier responsable de la wilaya exige mensuellement un rapport détaillé. Le constat de M. Bedoui, qui a indirectement fustigé les locataires de l'hôtel de ville, fait la une des discussions et commentaires des initiés et de nombreux citoyens de l'antique Sitifis, réclamant en sus des têtes. « Le wali qui a constaté de visu dans quelle gadoue patauge une ville qui s'est enlaidie à cause de la démission de ses élus doit, pour le bien de cette grande cité qui décrépit de jour en jour, sévir. D'autant que l'équipe communale qui s'enlise dans de faux problèmes, a montré ses limites », souligne Salim, qui résume le sentiment général des habitants de Aïn El Fouara qui n'est plus belle et propre que par cette réputation qui s'érode au fil du temps. A travers ce document de six feuilles, le commis de l'Etat met à nu la faillite de la commune ayant fait des années durant semblant de travailler. La défaillance de l'éclairage public, le délabrement des trottoirs, la mauvaise prise en charge des ordures ménagères, les routes détériorées ainsi que les commerces étalant des produits à l'extérieur des locaux, sont les problèmes récurrents constatés au niveau des cités Sonatrach, des 400 Logements, Bounecheda et Chouf Lekdad. L'absence des aires de jeux, et d'abribus en de nombreux endroits n'a pas échappé à l'œil des « inspecteurs » ayant en outre remarqué le forfait des plaques de dénomination de nombreuses rues et ruelles. La question de ces câbles électriques qui menacent la vie des citoyens à Tandja, au niveau de la coopérative immobilière située en face des 400 Logements, à la rue Keddad Mokrane, à proximité de la mosquée Mohamed Cherif Tlemssani, et à Bel Air, est consignée dans ce rapport qui met en cause Sonelgaz devant, à ce sujet, prendre les mesures nécessaires. L'OPGI en charge des 300 logements (les Tours) n'est, à cause de portes des vides-ordures servant désormais de gîte aux animaux et insectes, porteurs et diffuseurs de maladies, à juste titre pas épargné. La direction du commerce et les services d'hygiène de l'APC n'ayant pas rappelé à l'ordre les commerçants exposant leurs produits à l'extérieur et les autres qui ont procédé à l'extension illicite d'immeubles et de commerces en divers endroits, et au niveau des 750 Logements, notamment, sont mis en demeure. Si les espaces verts sont mal entretenus à Kaaboub, comme indiqué dans le document en question, ils menacent les enfants des 1000 Logements. Ils sont, selon l'observation des enquêteurs, inexistants au niveau des autres points visités. Le stationnement « des taxis clandestins » n'ayant pas été délogés par les services de sécurité, la prolifération de l'informel à côté des mosquées, la dégradation de panneaux de signalisation, la transformation d'un local d'une association en lieu de consommation de drogue et l'obstruction des bouches d'évacuation des eaux pluviales de nombreuses cités, sont les autres tares constatées par les services de la wilaya ne pouvant continuellement accorder de sursis à des gestionnaires démissionnaires. D'autant que l'ultimatum de trois mois lancé par le wali, le 23 mars 2005, lors de la réunion tenue au siège de la commune (voir El Watan du mardi 29 mars 2005 n°4364) à l'adresse de l'équipe communale qui n'a toujours pas accordé ses violons, a expiré. Sétif qui va se doter dans un futur proche, d'un théâtre de verdure, d'une gériatrie, d'un centre anti-cancéreux, d'un palais des congrès, d'un tramway, d'une nouvelle gare routière, d'un troisième pôle universitaire, d'un centre régional des sports et loisirs (à El Bez), de milliers de logements sociaux participatifs et d'autres projets d'envergure, n'a pas besoin de croche-pieds mais de compétences devant réaliser à temps les œuvres précitées et tirer profit de la prochaine visite du sénateur maire de Lyon (France) qui sera à Aïn El Fouara, le 19 mars prochain pour de sérieux projets de partenariat. Sétif mérite mieux que ce misérabilisme ambiant...