Pour trouver une solution à l'épineux problème d'eau qui se pose avec acuité au sud comme au nord de la wilaya, les pouvoirs publics, qui étudient toutes les opportunités, viennent de prendre d'importantes mesures, susceptibles d'atténuer considérablement les effets de la pénurie qui perdure depuis des années. A cet effet, une délégation ministérielle, composée de représentants des ministères de l'Intérieur, des Finances et de l'Hydraulique, s'est rendue le 25 janvier dernier à Aïn Azel afin de prendre les décisions inhérentes à l'exploitation de la nappe de Kherzet Sidi Youcef. La mine située sur cette nappe a été fermée en 1990 à cause du drame qui a coûté la vie à de nombreux mineurs de la région. Après l'étude des résultats de l'analyse d'eau qui s'est avérée non potable, la commission, en concertation avec les autorités locales, a décidé d'utiliser cette nappe dans l'irrigation. Trois cents hectares seront touchés dans un premier temps. La délégation avait par la suite inspecté le réservoir d'une capacité de stockage de 2400 m3. Une fois équipé, ce réservoir irriguera un périmètre de 3000 ha de cette partie sud des Hauts-Plateaux soumise à la sécheresse depuis des décennies. Quant aux eaux souterraines de la mine Chabet El Hamra, couvrant le gisement de zinc et employant 112 travailleurs, elles vont, une fois les cinq forages achevés, étancher la soif de Aïn Azel et des autres communes limitrophes telles que Aïn Oulmène, Salah Bey, El Hamma et bien d'autres zones. Cette opération permettra, en outre, à la mine de se défaire annuellement d'une importante quantité d'eau (profonde de 80 m) qui handicape le travail dans le gisement. Le rabattement de cette nappe sécurisera d'une part la mine et allongera de l'autre son exploitation qui, cependant, n'excédera pas, nous dit-on, treize années supplémentaires. L'on apprend par ailleurs que la wilaya de Sétif, qui ne possède aucun barrage, vient de bénéficier d'un grand projet de transfert de 315 millions de mètres cubes d'eau des barrages d'Ighil Amda (Béjaia) et d'Erraguen (Jijel) vers les hautes plaines sétifiennes. Les travaux de ce projet structurant, pour lequel plus de 130 milliards de dinars seront mobilisés, débuteront en 2006. L'acheminement de ces quantités d'eau nécessite la construction de trois barrages réservoirs qui vont créer des emplois. Ce gigantesque projet a pour objectif d'alimenter 1,8 million d'habitants en eau potable et d'irriguer 36 000 ha de terre. A Aïn Azel, on salue l'initiative des autorités qui se penchent sur les problèmes des zones enclavées, déshéritées et oubliées des décennies durant. Après donc l'acheminement du gaz naturel, qui fait encore défaut à de milliers de citoyens de cette région, l'installation de postes d'interconnexion d'électricité d'une capacité de 400 KV/ 220 KV à Salah Bey et l'autre à Aïn Azel (60/30 KV) va mettre un terme aux récurrentes coupures du courant, en hiver notamment. Par ailleurs, les populations de Zraya (Beida Bordj), d'Ouled Si Ahmed (Ain Oulmène), de Boutaleb, d'El Hamma et de Rasfa (Salah Bey) réclament des connexions téléphoniques, une meilleure couverture sanitaire, des bus pour le transport scolaire, la réhabilitation de certaines écoles primaires qui menacent ruine - l'exemple de l'école Mazouz Ahmed de Ouled Si Lakhel (Beida Bordj) est frappant - une dotation en logement rural et l'aménagement d'aires de jeu pour une jeunesse déprimée par l'oisiveté et une véritable mise en quarantaine.