La poussière dégagée par les fours de la cimenterie située à 500 m d'El Kharba, bourg dépendant de la commune de Ouled Adouane (daïra d'Aïn El Kebira), a accentué le malaise des malades de la localité « exposée » avec des problèmes d'asthme, d'insuffisances respiratoires et d'allergie. Cimenterie de Ain El Kebira El Kherba El Kherba avec la poussière de l'usine. Les habitants d'El Kherba sont les plus touchés juste à coté de l'usine, ils respirent de la poussière quotidiènnement La dégradation de l'environnement (le ciel est infesté par plus de 20 mg/m3 de poussière, loin de normes acceptables) et la détérioration de la santé de la population, ont exacerbé cette dernière. Les arbres, comme le montre les photos, n'ont pas échappé à la pollution, sur la route menant vers Ain El Kebria on ne reconnaît pas la couleur des sapins qui sont venus gris. L'effet de l'usine sur l'environnement La couleur des arbres a complètement changé L'effet de l'usine sur l'environnement La couleur des arbres a complètement changé Anticipant les événements, les autorités (P/APC et chef de daïra) et le PDG de l'entreprise concernée se sont réunis avec les représentants de la population de la bourgade. L'unique point d'ordre du jour de la réunion laquelle a été convié un panel de journalistes, était la question de la mise en service du filtre devant atténuer la pollution de l'atmosphère « massacrée » et le nombre d'asthmatiques en perpétuelle croissance. Afin de rassurer ses interlocuteurs inquiets, M. Hassous, le PDG de SCAEK dira : « Le contrat d'acquisition d'un filtre à manche fonctionnant sans eau a été signé le 10 décembre 2003. Cet équipement d'une technologie de point d'un montant de 600 millions de dinars est très efficace. Une fois le système installé, la poussière dégagée ne dépassera guère les 10mg/m3. Le filtre sera fonctionnel) en juillet 2006. Comme solution intermédiaire, l'entretien des filtres existants est engagé. Durant la période de 2004-2006, un milliard de dinars a été dégagé pour la rénovation des installations » Les représentants de la population se sont montrés sceptiques. « M. Menasra, l'ex-ministre de l'Industrie, nous a tenu le même langage. Mais ses engagements sont restés sans suite. Désolé, je ne peux croire tant que je n'ai pas vu du concret », dira un jeune, conforté par un autre : « La situation est dramatique, nos bébés naissent malades. Il nous est interdit d'ouvrir nos portes. Les gens d'El Kharba vivent dans une prison. A cette allure et pour mettre un terme à ce calvaire, on est disposé à marcher avec nos enfants et femmes sur la cimenterie ». Cette sortie fait réagir, le chef de daïra qui tente de calmer le jeu en faisant des propositions : « Pour le bon fonctionnement du filtre nécessitant 40 m3/h d'eau, les pouvoirs publics sont disposés à aider les responsables de la cimenterie qui ne ménagent, il faut le rappeler, aucun effort pour régler ce problème. Nous profitons de l'occasion pour demander à nos amis de l'ERCE, une contribution en matière d'appareils respiratoires, de médicaments et des aides aux associations ». L'intervention et les propositions du chef de daïra ont fait baisser la tension. Le premier responsable de l'entreprise incriminée, qui a alloué une subvention financière à l'association des asthmatiques de la région qui regroupe plus de 1000 adhérents, s'est montré disposé à dégager une autre enveloppe afin d'acquérir des médicaments et des appareils respiratoires. « Faites-nous connaître vos besoins... », conclut-il. Synthèse de Nabil d'après El Watan (K. Benaiche)