La direction de l'environnement dit suivre en continu le fonctionnement de l'usine concernant le respect des normes environnementales, mais ne se pose pas la question de sa fermeture ou de sa délocalisation. Pourtant, un membre de l'APW a interpellé dernièrement l'exécutif de la wilaya sur le grand danger que fait peser la présence du complexe dans le milieu urbain sur la santé de la population. La cimenterie implantée dans la commune de Raïs Hamidou continuera de fonctionner normalement malgré le danger qu'elle représente pour la santé de la population environnante. C'est ce qu'a laissé entendre l'exécutif de la wilaya au cours de la dernière session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) consacrée entre autres au dossier de l'environnement. Intervenant dans les débats ouverts sur ce «dossier de l'heure», un membre de l'APW s'est interrogé : «Quel est le devenir de cette cimenterie ?» L'élu a décrit une situation inquiétante qui prévaut actuellement dans la commune. Selon lui, chaque foyer de la localité a au moins une personne asthmatique à prendre en charge à cause de la poussière que dégage la cimenterie. L'usine oblige les gens à fermer les fenêtres de leurs maisons durant toute la journée pour éviter la contamination, ajoute-t-il. A la lumière de ce constat qui reste à confirmer par une étude plus approfondie sur les cas d'asthme dans les quartiers de Raïs Hamidou, l'intervenant à soulevé la problématique de la fermeture de la cimenterie et sa délocalisation de préférence en dehors du territoire de la capitale. Dans sa réponse, le directeur de l'environnement de la wilaya, Messaoud Tebani, a d'abord reconnu que cette infrastructure économique constituait réellement un «danger écologique». C'est ainsi que des dispositions ont été prises. «L'usine est soumise à un suivi direct de la part de la direction de l'environnement», a affirmé M. Tebani. De plus, la cimenterie s'est dotée, d'après lui, de filtres empêchant le rejet de la poussière dans l'air. Le directeur de l'environnement a ainsi suggéré que le danger est moindre par rapport au tableau décrit par l'élu. L'usine demeurera donc en place et continuera son activité comme d'habitude. L'exécutif n'a toutefois pas nié que les rejets de l'usine qui contaminent l'air est à l'origine des cas d'asthme enregistrés dans le voisinage du complexe. Seulement, la wilaya n'a pas annoncé d'éventuelles enquêtes sur ce problème de santé publique. Dans son rapport présenté en plénière lors de la session en question, la commission de l'APW chargé de la santé, la population et l'environnement a été avare en propositions à ce sujet. Elle a seulement écrit : «Nous posons aussi la question des rejets gaziers (ou la poussière) comme c'est le cas de l'usine de Raïs Hamidou (…)». Les membres de la commission et rédacteurs de ce rapport n'ont pas osé demander à l'exécutif de la wilaya des explications sur l'implantation de l'usine en milieu urbain, avant l'intervention d'un élu lors des débats. Bien que construite avant même l'arrivée de la plupart des habitants de la commune, la cimenterie est actuellement entourée de pas mal de quartiers populaires abritant des milliers de familles. Le comble, c'est que des baraques ont été construites à l'intérieur du périmètre du complexe (dans les hauteurs), sans que la commune, la daïra ou la wilaya n'interviennent.