Rencontré à quelques heures seulement de la rencontre qui a opposé son équipe au MO Béjaïa pour le compte de la 6e journée du championnat national, et qui s'est soldée par un score de parité (1 à 1), le jeune coach sétifien, qui a réussi là où les plus chevronnés dans ce métier d'entraineur ont échoué, a bien voulu nous parler de l'exploit de son team en atteignant la finale de la Ligue des champions africaine. Vous devez être l'entraîneur le plus heureux en ce moment. N'est-ce pas ? Oui, bien sûr. Ce n'est pas tous les jours qu'on a la possibilité de voir son équipe atteindre ce stade dans la prestigieuse joute africaine. C'est en effet un exploit historique. On doit cependant rendre hommage à tous ceux qui ont contribué à cette victoire, surtout à Lubumbashi, où notre formation a fait un grand match en dépit de ce qu'elle a subi avant et après la rencontre. Je salue la détermination et le courage de mes joueurs. Il ne faut pas oublier qu'on avait affaire à une équipe (le TP Mazembé) qui compte parmi les plus grosses cylindrées du continent. On a réalisé un parcours de champion et on espère confirmer en finale. L'équipe a été invincible dans cette édition de la CLA jusqu'à cette défaite à Lubumbashi en match retour de la demi-finale ? On a été effectivement invincibles pendant 13 matchs et nos meilleures performances ont été réalisées à l'extérieur de nos bases. On a malheureusement souvent peiné dans notre jardin. Cela est sans doute dû à la pression qui règne souvent au stade du 08 Mai 1945, mais aussi à l'arbitrage. Il convient de que notre mission n'a guère été facile, noter devant des clubs comme l'Espérance de Tunis (finaliste de la dernière édition de la LCA le CS Sfax détenteur de la CAF), le Ahly Benghazi et le TP Mazembé qui ne sont plus à présenter. Il fallait investir dans la fougue et la volonté de nos éléments qui ont cru en leurs capacités et ont ainsi fait la différence. Le bilan est donc plus que positif. Pourtant, personne n'a misé un sou sur cette équipe au début de la compétition ? Oui, et je comprends le jugement de ceux qui ont estimé que l'effectif existant était limité et avait peu, voire pas du tout, de chance de concurrencer les équipes engagées dans la compétition africaine. D'autant que notre équipe a été métamorphosée avec le départ de nombreux éléments de l'ancienne ossature, à l'instar de Gourmi, Karaoui, Ziti et Nadji. Je pense que nous avons toute de même réussi à les remplacer en faisant appel, selon les besoins exprimés de l'équipe, à Younés, Ziaya, Megateli ou encore Benyettou. Il fallait donc qu'on fasse, un travail sérieux notamment sur le plan psychologique, pour booster les joueurs et les convaincre que le groupe a les moyens d'aller très loin dans cette compétition, surtout après avoir battu au tour préliminaire les Camerounais de Coton Sport. Maintenant, l'ESS est en finale. Rapellons au passage qu'aucun club algérien n'a atteint ce stade de cette épreuve africaine dans sa nouvelle formule. Il va falloir se concentrer pour arracher le titre et apporter de la joie à tout le peuple algérien. Quelle idée faites-vous de votre adversaire dans cette finale, en l'occurrence le Vita Club du Congo ? C'est un grand club. Je dirais même que c'est le meilleur du fait qu'il soit en finale. Il est vrai que le TP Mazembé bénéficie de plus de qualités techniques individuelles, mais le Vita Club est plutôt soudé sur le plan du jeu collectif. C'est une équipe dotée de 10 joueurs internationaux, et ce contrairement à notre formation qui n'en dispose que d'un seul, en l'occurrence le Gabonais Ze Ondo. Il convient également de rappeler aussi qu'elle a vaincu tous ses adversaires arabes et maghrébins : Zamalek, El-Hillal CS Sfax, en aller retour. Par conséquent on doit s'en méfier de cette équipe et bien étudier son système de jeu. On a l'avantage de jouer le match retour chez nous à Blida. Il faut cependant d'abord savoir négocier celui de la phase Aller à Kinshasa. Le match sera domicilié au stade Mustapha Tchaker le 1er novembre prochain. Un commentaire ? Je pense que pour cette mission historique, c'est tout le peuple algérien qui est derrière l'équipe sétifienne. Les fans, ce jour-là, viendront sans doute de plusieurs régions du pays pour soutenir l'équipe dans ce stade lequel répond aux normes FIFA. J'espère qu'on aura tous les atouts de notre côté pour fêter le sacre en cette date mémorable du 1er novembre, chère à tout les Algériens (60e anniversaire du déclenchement de la lutte de libération nationale, ndlr). Raouraouaa instruit les instances fédérales de laisser le club sétifien choisir les dates des matchs de championnat qui lui conviennent le mieux pour éviter de perturber la bonne préparation de la finale de la CLA. En effet, les responsables de la FAF et ceux de la Ligue nationale nous ont permis d'aménager le programme des rencontres en championnat national pour éviter la fatigue du groupe, d'où la demande du club de renvoyer la rencontre contre JS Saoura après le match de la finale de la CLA. Sinon l'équipe sera contrainte d'effectuer trois longs périples successifs ;à Oran (ASMO), Bechar (JSS) et Kinshasa (Vita Club). L'Etat semble ne pas lésiner sur les moyens pour aider Sétif dans cette mission historique ? Tout à fait. En plus de l'avion spécial accordé à l'équipe pour son voyage à Kinsasha, nous avons l'accord d'effectuer un premier stage pratique à l'école Nationale des Sports Olympiques d'El Bez (Sétif) quatre jours avant le départ vers la capitale Congolaise, puis la mise au vert de l'équipe au niveau du centre sportif national de Sidi Moussa avant le match retour. Un dernier mot ? Je saisis l'occasion pour souhaiter une bonne fête tous le peuple Algérien et musulman. Inchallah on va tout mettre en œuvre pour remporter le trophée africain et injecter la joie et le bonheur dans les cœurs de tous les algériens. Entretien réalisé par Dj. Gherib pour le Jeune Indépendant