C?est une tradition que tous les pouvoirs successifs poss?dent un grand penchant pour l?unilat?ralisme et accusent l?opposition de b?tir sa strat?gie sur le meilleur usage ? faire de la crise. Mais, l?opposition aura beau accuser le pouvoir, les pouvoirs successifs, d?entretenir la crise pour faire pr?valoir son autoritarisme, il ne s?en d?duira aucune implication. L?opposition est sans cesse accus?e de faire dans le pessimisme et celle-ci accuse le pouvoir de faire dans l?optimisme et d?en faire trop m?me. L?optimisme n?a jamais quitt? les rangs du pouvoir et le pessimisme n?a jamais quitt? les rangs du pessimisme. C?est, de toute fa?on, devenu une tradition que chacun s??vertue, parfois sans argumentation solide, ? justifier son appartenance ? un camp, quand bien m?me son arrimage est fonction des int?r?ts plut?t que des convictions. De la p?riph?rie vers le centre du pouvoir, le soutien, ou plut?t l?identification ? ce dernier, devient de plus en plus bruyant et de moins en moins valide en terme d?argumentation. Plus certains, mus par des int?r?ts, s?efforcent de convaincre, comme ils s?effor?aient de le faire en faveur de tous les pouvoirs successifs, moins ils arrivent ? convaincre et desservent le Pr?sident plus qu?ils ne le servent, si on consid?re que celui-ci a besoin r?ellement d??tre soutenu co?te que co?te, ce qui reste ? d?montrer. Entre, donc, ceux qui ?claircissent parce que cela fait partie de leurs traditions et ceux qui assombrissent en permanence car ils sont en permanence dans l?opposition, ?tant impossible pour les premiers de dire que cela va mal sans remettre en cause leur parrainage et pour les seconds de dire que cela va bien sans se remettre en cause en terme d?opposition, il y a la grande difficult? pour les populations ? faire le tri entre ce qui se dit pour comprendre le pr?sent et lire l?avenir. La v?rit? est alors difficilement approchable. L?opposition est dans son r?le quand, pour elle, la sortie de crise se conjugue par la n?gation, mais on a vu des opposants changer de discours quand ils sont int?gr?s au pouvoir et rechanger ? nouveau de discours quand ils retournent ? l?opposition. Si les ?politiques? en sont ainsi ? osciller, qu?en serait-il des populations qui les observent, d?autant qu?il n?y a pas trop de place pour ceux qui voudraient investir dans les ?quidistances? Qui peut r?ellement dresser la configuration exacte des influences en absence d?instruments d??valuation ?