L?opposition l?gale est saisie d?un engour-dissement qui la met en hors-jeu du choix des grandes options pour le pays. Mais d?o? peut bien lui provenir cette incapacit? ? agir? Faudrait-il chercher le vainqueur d?aujourd?hui dans les rangs de l?opposition? C?est vrai que le pouvoir n?a jamais laiss? les coud?es franches ? l?opposition, c?est vrai que ceux qui sont au pouvoir agissent pour conserver celui-ci, mais serait-il normal que ceux qui sont au pouvoir aident l?opposition ? les en d?loger, ? lui remettre le couteau et ? mettre leurs gorges sous celui-ci? Que pourrait-il bien survenir de bonheur pour l?opposition qui a particip? ? l??lection pr?sidentielle dans le cas o? tous ses candidats seraient balay?s au premier tour, et certainement qu?ils le seront sans la moindre r?sistance? Sans intention de r?duire de l?importance des candidats en lice, hors le candidat le plus susceptible de gagner, ceux-l? se sentent-ils l??paisseur politique d?un pr?sident ? Personne ne pourra leur reprocher de s?y ?tre pr?sent?s, d?avoir tenter leur chance, mais il se trouve de ces observateurs pour se poser la question de savoir si, r?ellement, certains des candidats savent tr?s bien qu?il s?agit d??lire un pr?sident de la R?publique et non un pr?sident d?APC. IL faut partir d?une v?rit?. Il est rare de rencontrer le moindre observateur qui pourrait croire que, pour la classe politique, le pouvoir ne serait pas un enjeu pour tous, plus que le programme ou d?autres int?r?ts qui seraient ceux dont on dit qu?ils concernent d?abord la communaut?. Serait-il possible que des ?politiques? poursuivent des int?r?ts qui vont ? l?encontre des leurs? Un compromis entre les int?r?ts et les convictions ? Entre les int?r?ts personnels ou partisans et l?int?r?t g?n?ral? Il est vrai que ce sont plus particuli?rement ceux qui sont en position de pouvoir qui ont la capacit? op?rationnelle ? agir et ? d?cider unilat?ralement, ? repousser les limites du champ de leur intervention et de leur influence, et ?galement ? imposer leurs orientations pour l?avenir du pays. Sinon, ? quoi serviraient les rapports de force et qui accepterait de ne pas les mettre ? son profit si la possibilit? est donn?e de le faire? Pour le moment (et certainement pour longtemps encore), il n?y a aucun indice de l?annonce que les rapports de force vont changer de sens et de camp, comme jamais un projet consid?r? par le pouvoir comme majeur ne sera mis en p?ril dans les deux chambres parlementaires. Il n?appara?t pas non plus que va s?annoncer, pour bient?t, que l?opposition sortira de l?incoh?rence qui la fait buter sur l?impossibilit? de l?action concert?e, sur l?inefficacit? de l?action isol?e, condamn?e ? ne pas pouvoir proc?der collectivement ? l?organisation de la riposte. C?est cette impuissance de l?opposition (qui est r?ellement dans l?opposition?) qui offre au pouvoir l?opportunit? de dynamiter le pont qui m?ne vers l?alternance, ou bien plut?t qui contribue ? cr?er les conditions d?interdiction ou d?un diff?r? lointain de l?alternance. On se sert les coudes dans un camp et pas dans l?autre. Et pourtant, malgr? que dans un camp, dont on dit qu?il est celui du pouvoir, les acteurs se serrent les coudes, il n?en demeure pas moins que celui-ci n?est pas invuln?rable, au regard du fait que, souvent, il apparaissait que l?alliance ?tait au bord de l?implosion. Dans le camp d?en face, il semble que les distances politiques d?entre les partis soient assez grandes pour que puisse jamais ?tre envisag?e non pas une fusion, ce qui leur serait trop grave en terme de renonciation ? leur individualit?, mais un rapprochement sur nombre de questions dont les implications concernent l?irr?versibilit? du processus enclench? du devenir du pays.