Qui ne sait pas que le maintien ou l?acc?s au pouvoir est au c?ur des pr?occupations de tous ceux qui se sont engag?s dans l?action politique ? C?est dans l?ordre des choses et c?est dans les missions des partis politiques que les perspectives fix?es ? l?action politique s?av?rent, invariablement, centr?es sur les enjeux de pouvoir, sinon ? quoi servirait-il de cr?er un parti politique ? Pourquoi cela devrait-il ?tre le contraire ? Pourquoi des partis politiques d?opposition devraient-ils penser qu?ils feraient preuve de patriotisme s?ils d?cidaient de sacrifier leurs ambitions de pouvoir, juste pour permettre ? d?autres d?y rester et que les partis qui sont au pouvoir devraient renoncer ? y rester juste pour que d?autres qui n?y sont pas y acc?dent? Pourquoi la classe politique au pouvoir devrait-elle accuser les partis d?opposition de ne s?int?resser qu?? l?acc?s au pouvoir ? Pourquoi l?opposition accuserait-elle ceux qui sont au pouvoir de vouloir y demeurer ? vie, ou plut?t d?y demeurer ? mort ? Quand bien m?me il soit dit, aujourd?hui, que la porte de l?alliance n?est pas verrouill?e, comment expliquer qu?elle ne fut rejointe par aucun parti politique, alors que, par exemple, l?UDR s?est m?me vu refuser sa l?galisation malgr? qu?il ait apport? son appui au pr?sident avant m?me sa naissance officielle ? Cette image se retrouve au niveau de tous les partis. Tous les leaders de partis, sans exception aucune, verrouillent la porte d?acc?s ? leur remise en cause. L?alliance l?avait verrouill?e aux partis et les partis avaient verrouill? leurs portes ? des candidats capables d??merger comme courant interne ? Ceux qui y sont ? diriger le parti veulent continuer ind?finiment ? y ?tre et voudraient bien revendiquer le droit ? la pr?sidence ? vie alors que ceux qui n?y sont pas sont en attente d?opportunit?s pour en d?loger ceux qui y sont. Serait-ce ? dire alors que toutes les strat?gies sont centr?es sur le pouvoir et sur rien d?autre, ce ? rien d?autre ? pouvant quand m?me se mat?rialiser par ce qui est collat?ral ? la pr?occupation principale ? Il peut arriver que les principes de d?mocratie puissent ?tre mis en avant, et que des discours, mais bien s?r pas d?actions en conformit?, s?enclenchent avec consistance, mais il ne s?agira que des op?rations excentr?es par rapport ? la manoeuvre principale qui est celle de faire oublier que les portes du pouvoir sont bien verrouill?es. Elles le sont au niveau de l?Etat, des institutions, des partis politiques et m?me du mouvement associatif. On a bien vu des mouvements de jeunes se faire, en permanence, diriger par des vieux. Pourrait-on dire que c?est en cons?quence de ?a que les partis, toutes cat?gories confondues, ainsi que ce qu?on appelle les clans, sont inhib?s au point o? ils apparaissent avoir oubli? qu?ils devraient ?tre le creuset o? on r?fl?chirait pour l?Alg?rie et pas seulement pour d?limiter son propre horizon ou investir dans la recherche de l?augmentation de ses propres marges de man?uvre. Et pourtant, l?actualit? est si changeante que les probl?mes non r?solus s?accumulent et qu?apparaissent d?autres qui viennent encore rendre plus complexe la lecture de l?avenir. Dans ces conditions, il est ?vident que les ?v?nements n??voluent pas de fa?on rationnelle, de fa?on lin?aire, que les r?ponses ne puissent pas ?tre proportionnelles aux traitements appliqu?s par les institutions. La fa?on d?op?rer des partis qui penchent vers l?absence ou la peur de prendre des initiatives comporte le risque de d?teindre sur celle de leurs militants qui deviennent ministres et qui seront enclins ? agir plus en fonctionnaires qu?en politiques. Un ministre, c?est d?abord une vision personnelle et non fatalement celle de son parti. C?est sur sa vision que devrait se faire celle du parti et non l?inverse.