A peine rentr? d?Oran, o? il a renou? avec les sorties sur le terrain, le pr?sident Bouteflika est attendu ? partir de mardi ? Gharda?a pour une visite de deux jours. Cette visite est attendue, en ce sens qu?elle permettra au chef de l?Etat de constater sur place comment les diff?rents services de l?Etat ont pris en charge la remise en fonction des infrastructures, apr?s les dramatiques inondations qui avaient frapp? la wilaya, il y a deux mois et demi, soit la veille de l?A?d El-Fitr. On se rappelle qu?? la suite de ces inondations, qui avaient fait une trentaine de morts et des d?g?ts mat?riels consid?rables, et sur instruction d?Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement alors, s??tait rendu sur place, accompagn? de plusieurs ministres. Suite ? quoi une ?valuation a ?t? faite et une enveloppe cons?quente, se chiffrant en milliards de dinars, a ?t? d?gag?e. Et c?est le Premier ministre en personne, en collaboration avec le ministre de l?Int?rieur, qui est charg? de l?op?ration de r?habilitation de cette wilaya sinistr?e. Mardi, le pr?sident Bouteflika aura donc l?opportunit? de voir et de faire la part des choses entre ce qui a ?t? promis et ce qui a ?t? r?alis? et, ?ventuellement, accorder des rallonges budg?taires pour que l?op?ration de reconstruction puisse avancer ? un rythme soutenu. Mais par-del? son c?t? inspection, cette visite flaire aussi un parfum de campagne ?lectorale. Gharda?a constitue incontestablement un jalon suppl?mentaire sur la voie qui pourrait reconduire Bouteflika ? El-Mouradia. A Gharda?a, une wilaya ? la composante ethno-d?mographique un peu particuli?re, Bouteflika t?moignera ? la population la solidarit? de l?Etat, ? la faveur des bains de foule qu?il ne manquera pas d?effectuer. Ce qu?il n?a pu faire ? Oran, comme il le voulait, pour des raisons li?es ? la fois au contexte s?curitaire et m?t?orologique. En quelque sorte, Bouteflika, ? travers cette visite, prendra date avec la population de Gharda?a pour le jour du rendez-vous pr?sidentiel. Et juste apr?s la capitale du M?zab, le pr?sident Bouteflika doit se rendre ? l?est du pays. On parle de Constantine, S?tif ou Annaba. En fait, l?encha?nement de ces visites in situ qui doit toucher un grand nombre de wilayas, avec ? la cl? la distribution d?enveloppes financi?res, est un pr?alable ? l?annonce de sa candidature pour la pr?sidentielle. C?est quasiment la m?me d?marche qui a ?t? mise en ?uvre avant qu?il n?annon??t son intention de briguer un second mandat en 2004. En fait, il s?agit de prendre la temp?rature de la base, arros?e de quelques milliards de dinars, avant d?abattre ses cartes. Et c?est une mani?re de prendre, encore une fois, des longueurs d?avance sur les concurrents potentiels, m?me s?il n?y a pas foule. Mais en a-t-il vraiment besoin, sachant que ces derniers, du moins ceux qui se sont d?j? d?clar?s, font pi?tre figure devant lui.