Face aux s?nateurs, tout comme ? leurs homologues de l?Assembl?e, le Pre-mier ministre a fortement mis l?accent sur le plan quinquennal ? venir. Une mani?re d?inaugurer une nouvelle ?re, l?apr?s avril 2009, qui verra d?importants changements. Si d?aucuns verront dans cette approche une campagne ?lectorale qui ne dit pas son nom, force est de reconna?tre qu?elle s?inscrit dans cette continuit? qu?on promet aux Alg?riens depuis quelques mois. Une continuit? qui va dans le sens de la dynamique amorc?e depuis la rencontre avec les ?lus, l?ann?e pass?e, et qui a fait que tous les secteurs ont connu une acc?l?ration av?r?e gr?ce ? une mobilisation des capacit?s nationales et la conjugaison de l?apport ?tranger, afin d??tre au rendez-vous ? la fin du mandat pr?sidentiel en cours. Le plan de mise en ?uvre du programme pr?sidentiel appara?t, donc, comme le li?vre qui l?vera le gros gibier. Bouteflika, d?abord, qui a fait une autocritique quant ? la gestion des privatisations et Ouyahia, ensuite, qui a reconnu face aux d?put?s que l?action gouvernementale a connu des couacs -entendre, par-l?, les travers d?une gestion ? laquelle Belkhadem ne serait pas ?tranger- sont des signaux destin?s ? rassurer la soci?t? civile, les Alg?riens, le patronat et les investisseurs que les choses vont changer, dor?navant. Contrairement au premier, le second mandat pr?sidentiel a connu des ?trous? en mati?re de communication et des passages ? vide dans la gouvernance qui ont fait craindre le pire quant ? la capacit? du Pr?sident de tenir ses promesses: celles de faire de l?Alg?rie un pays avec lequel il faut compter. Ce qui s??tait traduit par des d?rapages ? l?image des ?meutes d?Oran qui avaient ?clat? sous couvert d?une sombre histoire de r?trogradation en division inf?rieure du club local. C?est, donc, sous cet aspect qu?il faut consid?rer l?examen du gouvernement par les parlementaires. Bouteflika a, certes, ?tacl?? la Constitution. Il l?a fait pour la bonne cause pour mener ? bien la mission dans laquelle il s??tait engag? en 1999, sachant qu?une d?cennie de reconstruction ne suffira pas pour effacer une d?cennie de destructions. Sans pr?juger du fait que la ?tradition? voudrait que tout nouveau chef s?empressera de d?nigrer ce qui avait ?t? fait avant lui, ce qui le conduira ? se d?tourner et ? abandonner des projets qui ont, pourtant, ?t? ?tudi?s, m?ris et jug?s de grande utilit? pour un d?veloppement harmonieux. Il ne s?agit pas d?encenser, ? l?approche d?une ?ch?ance ?lectorale, un candidat potentiel, mais de r?fl?chir utile. L?utile sera-t-il Boutelika? C?est la question qui avait ?t? pos?e en 1978, quand l?Alg?rie et l?Espagne ?taient au m?me niveau de d?veloppement. En attendant, 150 milliards de dollars vont ?tre mis dans la cagnotte, ? raison d?une moyenne de 30 milliards par ann?e. Est-ce beaucoup? Peu? Y aura-t-il une ann?e qui ?bouffera? plus que d?autres? Difficile de r?pondre. R?duire le gaspillage; lutter, r?ellement et non avec des mots, contre la corruption; r?duire, effectivement, le train de vie public et appliquer les lois vot?es est en soi un programme qu?il est imp?ratif de r?aliser si on veut que les 150 milliards produisent un effet positif sur le quotidien des Alg?riens.