Le ?c?ur? de la pri?re est le recueillement. Le Coran dit: ?Bienheureux sont certes les croyants qui accomplissent leur pri?re avec recueillement?. Comme tout acte de d?votion, la pri?re a des rites sp?cifiques, ? commencer par les ablutions. Mais ceux-ci ne forment pas les ?l?ments de base de la pri?re. Ce qui compte r?ellement, c?est l??tat de componction de l?orant: ?Ni la chair ni le sang de vos sacrifices n?atteindront Dieu. Seule votre pi?t? L?atteindra?. D?apr?s Mouadh Ibn Jabal, le Proph?te dit: ?Ce n?est pas un sixi?me, ni un dixi?me de la d?votion des hommes qui est agr??e par Dieu, mais seulement cette portion que le Serviteur offre avec une r?elle connaissance du v?ritable esprit de d?votion?. Les pri?res et les supplications ne peuvent ?tre vraiment adress?es au Cr?ateur qu?avec un sens profond d?humilit?. Ce sentiment d?humilit? est engendr? par l?insistance de l?Islam sur cette claire d?marcation entre ce qui est humain et ce qui est divin. L?une des pratiques des premiers musulmans pour atteindre ce but ?tait de se concentrer pleinement sur les r?citations du Coran faites durant les pri?res. C??tait peut-?tre l? une des raisons qui les portaient ? r?citer plusieurs versets du Coran pendant qu?ils priaient. D?aucuns r?citent actuellement plus de cent versets durant une seule g?nuflexion. Bien que cela paraisse paradoxal, de ce sens de l?humilit? d?rive un sentiment de dignit? humaine, dignit? qui laisse transpara?tre ? travers les formes et les cr?atures, la trace visible de la Main de Dieu. Cela para?t ?tre une caract?ristique commune ? toutes les religions, et c?est la seule explication de l?esprit de sacrifice dans l?histoire des religions. Il y a une joie pour le croyant de choisir la vie dans la mort. Il y a, ? c?t? de ce recueillement qu?implique la pri?re, une crainte qui est ? la base de tout sens r?el de la dignit? humaine. Les mouvements physiques effectu?s lors de la pri?re sont ?galement importants. Outre le recueillement qu?implique la pri?re lorsque certaines nobles parties du corps humain touchent la terre, une autre sagesse tient au fait que ces mouvements sont dirig?s vers un lieu unique qui est le noyau du culte musulman. Tous ceux qui prient doivent s?orienter vers la qiblah (c?est-?-dire vers la Kaaba ? La Mecque), ce fait constituant d?j? par lui-m?me un facteur d?unit? dans la religion dont les deux piliers de base sont le t?moignage de l?Unicit? divine et l?unit? des missions proph?tique et de la race humaine. Rien n?est peut ?tre plus significatif ? l??gard du sens de l??galit? sur laquelle l?Islam insiste que la vue d?une communaut? musulmane en ?tat de pri?re. N?existe alors aucune discrimination raciale ou sociale. Aucun facteur ne rend cela plus effectif que la mosqu?e. La distinction sur des crit?res de race et de nationalit? n?existe en Islam que dans le seul but d?identification, mais ne conduit point ? la discrimination. L?institution de la pri?re fut, d?s les d?buts de l?Islam, un des moyens de fusionner les divisions sociales et tribales de la communaut? m?dinoise. Le muezzin ?tait Bilal, l?Abyssin. Le concept d??galit? devant Dieu est le m?canisme ad?quat pour engendrer la conscience sociale qui puise sa force dans la fraternit? humaine, laquelle fraternit? aplanit le chemin vers l?amour vrai, r?el et sinc?re.