Les deux tours d?habitation du centre-ville d?Oran, la r?sidence Perret et l?Antin?a qui abritent plus de 1.000 habitants, d?tiennent des factures impay?es de consommation ?lectrique des parties communes ?valu?es ? 120 millions de centimes aupr?s de la SONELGAZ. Cela remet ? l?ordre du jour la gestion anarchique dans laquelle ?volue ces mastodontes urbanistiques, jadis fleurons d?un centre ville en nette agonie. C?est en effet ce qu?affirmera une source de la SONELGAZ qui pr?cise: ?60 millions pour chacune des tours, tels sont les montants des dettes des factures d??lectricit?, d?tenues principalement par les parties communes comme les escaliers et les cages d?ascenseurs, cens?es ?tre r?gl?es, au nom de tous les locataires, par le syndic ou le comit? de l?immeuble (si toutefois il y en a un)?. Le cas le plus r?v?lateur de cette gestion anarchique est sans conteste celui de l??Antin?a?, une tour haute de 20 ?tages qui abrite pas moins de 400 locataires et ? propos de laquelle M. Youcef, un habitant dira: ?Voil? plus d?un mois que les ?tages sup?rieurs sont sans eau ? cause de la pompe ?lectrique qui ne fonctionne pas, et ce pour d?faut de paiement. Alors que pour l??lectricit? dans les cages d?escaliers qui devrait aussi ?tre coup?e ? cause des dettes cumul?es, c?est gr?ce aux faveurs accord?es par la SONELGAZ que nous avons encore du courant?. M?me son de cloche au niveau de la r?sidence Perret, aussi haute et aussi peupl?e que sa jumelle, elle aussi en difficult? de paiement des factures dites communes aux locataires mais qui n?arrivent toujours pas ? trouver un consensus pour r?gler ces arri?r?s. A ce propos, un des b?n?voles de l?immeuble dira: ?On n?arrive m?me pas ? r?unir les 350 dinars de charges mensuelles, alors comment voulez-vous qu?on arrive ? assembler les 60 millions?? Pour revenir ? la premi?re tour qui fait face au march? Michelet, les b?n?voles qui tentent de donner vie au comit? diront: ?Le renouvellement incessant de locataires est l?un de ces probl?mes, vu qu?ils sont l? pour une courte dur?e et laissent donc souvent des factures impay?es. Et les propri?taires de ces appartements ne veulent pas payer pour eux?. L? aussi, le statut du syndic au niveau des immeubles reste assez flou dans son application, bien qu?? un moment donn?, l?OPGI a bien tent? une op?ration de sensibilisation aupr?s de la population oranaise, mais sans succ?s r?el sur le terrain. De son c?t?, le d?l?gu? du secteur urbain El Amir a men? une campagne de proximit? aupr?s des habitants de son secteur en organisant des rencontres quotidiennes avec ces repr?sentants d?immeubles et les g?rants de commerces de proximit? afin de les sensibiliser sur l?importance de la prise en charge de la gestion de leurs collectivit?s. Les factures impay?es, tout comme l?hygi?ne restent les deux points noirs pour lesquels la bonne formule permettant leur r?sorption n?a pu encore ?tre trouv?e. Le cas de ces deux tours, consid?r?es comme des constructions r?centes, n?est pas isol? ? Oran, puisque celle de St Charles avec ses trois blocs et ses 400 locataires, la Cit? Perret, la plus peupl?e avec plus de 800 habitants ou encore ?Batimate Zallamit? ? Bel Air, sont des exemples vivants qui ne peuvent ?tre laiss?s entre les mains du simple b?n?volat des locataires. Faut-il donc construire de nouveaux logements et abandonner le patrimoine existant qui fait r?ellement la ville d?Oran? La r?ponse n?est certainement pas dans le nombre mais plut?t dans la qualit? de la gestion et du r?le des organismes traditionnels, ? regarder de plus pr?s ce qui se passe dans les immeubles de l?une des plus importantes cit?s du pays.