Le prix Novartis, dans sa troisi?me ?dition, vient d??tre d?cern? au professeur Yahia Berrouiguet Abdeslam qui exerce dans le service de m?decine interne au CHU de Tlemcen. Ce prix, dot? d?un montant de cent millions de centimes, lui a ?t? octroy? pour un article portant sur la pr?valence des facteurs de risques de maladies cardiovasculaires au niveau du Grand Tlemcen. Et cette cons?cration m?rit?e, qui vient couronner des ann?es de dur labeur et de sacrifices, a de quoi faire l?gitimement jubiler le jeune sp?cialiste et l?inciter, ? n?en pas douter, ? pers?v?rer dans la voie qu?il s?est trac?e en vue de contribuer ? l?am?lioration de la prise en charge m?dicale. Nous nous sommes rapproch?s du laur?at qui a soutenu le 28 septembre dernier, une th?se sous l?intitul? d??Enqu?te ?pid?miologique sur la pr?valence des facteurs de risques de maladies cardiovasculaires?, travail r?alis? sous la direction du professeur Brouri Mansour et favorablement accueilli par le jury pr?sid? par le sp?cialiste en m?decine interne, le professeur Belhadj Mohamed, lui ayant valu la mention ?tr?s honorable assortie des f?licitations du jury?, pour nous parler de son travail. -Voulez-vous, Professeur, nous donner quelques d?tails sur votre travail... -Il s?agit d?une enqu?te r?alis?e, sur le terrain, aupr?s d?un ?chantillon repr?sentatif de la population du Grand Tlemcen constitu? de 1.300 personnes ?g?es de plus de 25 ans et appartenant aux deux sexes. Cette enqu?te nous a permis de d?terminer la fr?quence globale de certaines maladies et les chiffres obtenus sont r?v?lateurs de la pouss?e de ?ces maladies du si?cle?. En dehors du diab?te avec un taux bas (6,80%), les taux des autres affections peuvent ?tre caract?ris?s de ?assez ?lev?s? ? ??lev?s?: tabac (17,2%), syndrome m?tabolique (25,7%), cholest?rol (29,9%), hypertension (36,2%, le plus haut pourcentage en Alg?rie), ob?sit? abdominale (42,2%) et s?dentarit? (42,64%). -Parmi les facteurs de risques, vous avez cit?, entre autres, le syndrome m?tabolique. Voudriez-vous nous en donner la d?finition? -Le Syndrome m?tabolique, qui est, en quelque sorte, ? la mode et commence ? prendre de l?ampleur, n?est pas une maladie sp?cifique. L?appellation d?signe, en fait, une s?rie de petites anomalies li?es ? un mauvais m?tabolisme corporel dont l?ob?sit? abdominale, l?hypertension et le diab?te, entre autres. Selon la d?finition la plus largement accept?e, il y a syndrome m?tabolique lorsque trois ou plus de ces facteurs de risque sont pr?sents chez un sujet. Avec de tels facteurs, celui-ci, est, par cons?quent, pr?dispos? aux attaques cardiaques et/ou c?r?brales. -Quelles conclusions avez-vous tir?es de votre enqu?te? -Notre mode de vie a chang?, l?environnement dans lequel nous ?voluons aussi. Cela a in?vitablement entra?n? la disparition de certaines maladies autrefois d?vastatrices, tel que le chol?ra. Aujourd?hui, les d?c?s dus ? un probl?me cardiaque ou ? un accident vasculaire c?r?bral (AVC) ont augment? de fa?on exponentielle. A titre d?exemple, en 2006 la mortalit? a atteint 30% pour ce genre de d?c?s alors qu?elle est de 21% pour les maladies infantiles. Notre soci?t? est, donc, confront?e ? de ?nouvelles? maladies, cependant la configuration des services m?dicaux n?a pas tellement chang? et le comportement des gens est, aussi, rest? ? peu pr?s le m?me. Force est de constater qu?une nouvelle donne se met en place avec l?accroissement des risques cardiovasculaires auxquels sont expos?s de plus en plus de personnes. Aussi, faut-il songer, le plus t?t possible, ? la recomposition du paysage sanitaire en dotant les services les plus encombr?s de moyens humains et mat?riels consistants afin qu?ils puissent faire face au d?ferlement des patients d?un nouveau profil. Un nouvel h?pital dot? de moyens de lutte ad?quats contre les risques cardiovasculaires serait le bienvenu ? Tlemcen. En parall?le, il devient, ?galement, imp?ratif de sensibiliser les citoyens sur ces risques majeurs pour les amener ? adopter un comportement qui sied ? la nature de ce nouveau d?fi. Le prix ? payer pour pr?venir de telles maladies serait, ? coup s?r, de loin inf?rieur ? celui impos? par la prise en charge des patients atteints. -Que faut-il, Professeur, pour faire face aux dangers grandissants? -Je dirai que la sonnette d?alarme est bel et bien tir?e face aux dangers grandissants repr?sent?s par les risques cardiovasculaires. Ce travail ainsi que ceux r?alis?s par d?autres confr?res devraient inciter les autorit?s comp?tentes ? agir vite pour tenter de r?duire l?impact de ces maladies ? risques. Il faudra, peut-?tre, penser ? red?ployer les moyens humains, mat?riels et financiers mobilis?s jusqu?ici pour en faire b?n?ficier les services les plus sollicit?s, et ce, pour une plus grande efficacit?. -En plus de votre passage au rang de professeur, vous venez d??tre distingu? par les Laboratoires Novartis Pharma. Qu?est-ce que cela repr?sente pour vous? -Apr?s tous les efforts et les sacrifices consentis pour la pr?paration et la finalisation d?un tel travail, il est tout naturel que je sois transport? de joie par cette cons?cration que je savoure pleinement. Le prix que je viens de recevoir pour l?article pr?sent? me fait ?norm?ment plaisir mais, pour moi, ce qui compte bien plus que l?argent gagn?, c?est la reconnaissance de mes pairs au niveau national. Il est tellement motivant de briguer ne serait-ce qu?une petite place dans le gotha des personnes privil?gi?es qui peuvent apporter quelque chose de positif ? leur nation. Entretien r?alis? par R. Zenasni