L?Arm?e d?Isra?l utilise des armes prohib?es et profite de certaines ambigu?t?s juridiques pour poursuivre son massacre ? grande ?chelle, ce qui d?montre le caract?re m?thodique et planifi? d?un g?nocide qui devra finir, un jour ou l?autre, devant le Tribunal p?nal international. L?organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW) a accus? Isra?l d?utiliser des bombes au phosphore blanc dans son offensive contre Ghaza. Ce type de munitions est utilis?, th?oriquement, pour cr?er un nuage dissimulant les op?rations militaires ou alors ?clairer des zones de combat. En effet, les explosions des bombes au phosphore sont cens?es ?tre spectaculaires et produisent une grande quantit? de fum?e qui aveugle l?ennemi pour permettre aux troupes d?avancer, y compris en annulant toute perc?e infrarouge. Il n?est malheureusement pas formellement interdit par la l?gislation internationale, mais ce produit chimique provoque un important effet incendiaire secondaire qui peut infliger de graves br?lures. Il s?enflamme au contact de l?oxyg?ne et provoque imm?diatement des incendies. Le protocole III de la convention de 1980 sur les armes conventionnelles interdit son utilisation contre les populations civiles ou contre les soldats install?s en milieu urbain. Il peut en effet provoquer des br?lures de la peau et des l?sions au foie, aux reins et aux poumons. Plusieurs sources m?dicales ainsi que des t?moins ont indiqu? que des bless?s de Ghaza ?taient couverts de br?lures. Des m?decins dans les h?pitaux de Ghaza assurent que ces br?lures ne pouvaient provenir que de bombes au phosphore. Plusieurs victimes cit?es par des agences de presse racontent aussi comment ?la fum?e blanche venue du ciel a fait se d?coller la peau sur le visage et les membres?. Des t?moignages ont fait ?tat de l?usage de ces munitions d?s le d?but de l?op?ration terrestre, ?voquant des explosions sous forme de gerbes de fum?e blanche. Malgr? les infirmations de l?arm?e isra?lienne, HRW a observ?, depuis la fronti?re avec la bande de Ghaza, qu?au-dessus du camp de Jabaliya, au nord de l?enclave, les d?flagrations d?obus ressemblaient tr?s vraisemblablement ? des obus au phosphore. Apr?s le bombardement d?une ?cole des Nations unies par l?arm?e isra?lienne, le 6 janvier, qui a caus? la mort de plus de quarante Palestiniens, HRW avait d?j? demand? une commission d?enqu?te ?s?rieuse et ind?pendante?. De son c?t?, le quotidien britannique Times a publi?, jeudi, des photos de stocks de munitions ? la fronti?re de la bande de Ghaza. Des obus de fabrication am?ricaine portaient la mention M825A1 et des experts militaires ont affirm? que cette identification correspond ? des bombes au phosphore. Un pr?c?dent au Liban Ces bombes sont d?j? utilis?es par les troupes am?ricaines et britanniques en Irak et l?arm?e isra?lienne n?en est pas ? un pr?c?dent puisqu?elle avait admis avoir eu recours au phosphore blanc en 2006 lors de son intervention au Liban (et bien avant en 1982). De nombreuses organisations des droits de l?homme, y compris la Croix-Rouge Internationale, avaient alors fait pression pour l?interdiction totale de ces bombes contre tout ?tre humain, alors que la Convention de Gen?ve n?accorde actuellement qu?une protection aux civils. Isra?l a reconnu avoir fait usage de ces bombes apr?s qu?un gar?on de 12 ans a ?t? tu? par un ?l?ment d?une bombe ? fragmentation qui a explos? dans son village de Halta, au Sud Liban. Isra?l a ?t? accus?, ? la fois par l?Onu et par les organisations des droits de l?homme, d?avoir tir? au Liban jusqu?? quatre millions de bombes ? fragmentation durant sa guerre contre le Liban. En tout ?tat de cause, ce qui est certain c?est que si le phosphore blanc ?tait d?lib?r?ment utilis? contre une foule de gens, cela se terminerait devant la Cour p?nale internationale ? La Haye. C?est sur cet aspect que travaillent plusieurs juristes arabes et europ?ens, soutenus par une majorit? au sein du comit? de l?ONU des droits de l?homme afin d?aboutir ? une proc?dure devant le TPI. Selon plusieurs correspondants de presse, le probl?me n?est pas de savoir si Isra?l utilise ce type de bombes, car les preuves existent. Il ne reste qu?? prouver qu?elles ont ?t? effectivement utilis?es contre des civils. Et cela ne peut se faire que par une commission ind?pendante qui ne puisse pas ?tre soup?onn?e d??tre partie prenante, directement ou indirectement, dans le conflit.