Dans le cercle, aujourd?hui tr?s restreint, des chanteurs qui continuent ? porter haut le flambeau de la chanson oranaise, Abdallah Sa?i peut-?tre consid?r? comme une valeur s?re. Ses immenses aptitudes artistiques ne demandent qu?? ?tre port?es au devant du grand public. Une voix remarquable, une ind?niable pr?sence sur sc?ne constituent les grands atouts de ce chanteur qui tient ? imposer son nom dans le gotha de la chanson oranaise. N? en 1977, ? Marseille, comme le d?funt ma?tre de la chanson oranaise Ahmed Wahby, il grandira ? Oran, au quartier Sidi El Bachir (Ex Plateau St Michel) dans la proximit? d?un autre grand repr?sentant de la chanson oranaise, Houari Benchenet. D?s son jeune ?ge, il se passionnera pour la musique et ces deux illustres figures seront les mod?les dont il s?est depuis r?solu ? imiter le prestigieux parcours. Rencontr? en marge de la semaine culturelle oranaise ? Relizane, il a bien voulu nous entretenir de son parcours, du Festival de la chanson oranaise, de ses projets et de la situation actuelle de la chanson oranaise. -La voix de l?Oranie: Comment es-tu venu ? la chanson? -Abdallah Sa?i: C?est ? travers les mariages que je suis venu ? la chanson. Une occasion pour moi d?appr?cier la musique d?apprendre les paroles. Et c?est naturellement dans un mariage, en 1999, que j?ai fait mon bapt?me dans la chanson. Une ann?e apr?s, j?ai m?me chant? dans mon propre mariage. Et depuis, on a commenc? ? me solliciter. J?ai d? c?der et c?est ainsi qu?a commenc? mon aventure artistique. -Ton registre de pr?dilection est la chanson oranaise. Tu n?as pas ?t? tent? par le ra?? -Non, j?ai refus? de m?investir dans le ra? bien que celui-ci soit un genre musical honorable qui a donn? de grands noms de notori?t? internationale. Moi, j?ai grandi dans la chanson oranaise authentique, c?est mon terreau et je ne tiens pas ? changer de registre. -Quand as-tu connu la sc?ne pour la premi?re fois? -Mon bapt?me de la sc?ne remonte ? l?ann?e 2000 au Th??tre de verdure, Chekroun Hasni d?Oran. -D?aucuns estiment que tu as de grandes aptitudes artistiques, tu demeures cependant m?connu du grand public... -Je ne sais pas si c?est d? ? ma grande pudeur, ? la malchance ou tout simplement ? la marginalisation. Il faut dire que j?ai du abandonner pendant quelque temps la chanson pour faire du commerce. Il fallait vivre. En 2005, j?ai pu participer ? un Festival de musique ? Mila, puis ? de nombreux autres ?v?nements, notamment ? Sa?da et Mazouna. -On ne t?a pas vu ? la 1?re ?dition du Festival de la chanson oranaise? -Je n?ai pas pu participer ? cette premi?re ?dition car j??tais absent du pays. A mon retour, les inscriptions ?taient d?j? cl?tur?es depuis bien longtemps d?j?. J?ai tap? ? toutes les portes, mes sollicitations n?ont pas ?t? entendues. Rendez-vous est pris pour la seconde ?dition, Inch?Allah. -Quelle est ton appr?ciation de cette premi?re ?dition? -J?ai assist? ? tous les galas, de la soir?e inaugurale jusqu?? la cl?ture. Je crois que la 1?re premi?re ?dition n?a pas ?t? oranaise ? 100%. Il y a des artistes qui ont flirt? avec le ra? et ont continu? durant le Festival. La chanson oranaise, ce n?est pas le ra?. Il y avait aussi beaucoup de r?p?titions. Quatre ou cinq chansons ont ?t? ressass?es tout au long du Festival. La chanson oranaise ne se limite pas qu?? ?Ouahran, Ouahran?, ?El Hmama? ou ?Nebghik, nebghik?. Il y a beaucoup de chanteurs qui ont repr?sent? dignement la chanson oranaise et qui ont disparu, d?autres sont encore en vie. Il faut reconna?tre leur m?rite m?me s?ils n?ont pas eu la chance d??tre sous les projecteurs de la c?l?brit?. -D?apr?s toi pourquoi il n?y a pas eu de rel?ve apr?s les grands noms que tu viens de citer? -Il n?y a pas de grands noms qui ont ?merg? parce que l?amour de l?art authentique a pratiquement disparu, l?argent a tout pollu?. La chanson oranaise n?est appr?ci?e que par les vrais connaisseurs. Il n?y a pas eu de continuit? dans la cr?ation. Peut-?tre que les choses vont ?voluer avec la vague de jeunes talents qui se sont illustr?s durant le festival. -Sur quoi repose le succ?s de la chanson oranaise? -Pour faire de la belle chanson, il faut de belles paroles, de bons musiciens et surtout beaucoup de travail. -As-tu r?ussi ? regrouper tous ces ingr?dients? -Je crois que je les ai trouv?s en la personne de Abdallah Ghorbal qui s?attelle ? achever mon premier album. -Penses-tu que la seconde ?dition du Festival aura plus de succ?s? -Oui, je le pense parce qu?on ne fera certainement pas les m?mes erreurs que lors de la 1?re ?dition. Je voudrais au passage dire aux responsables d?accorder plus de consid?ration aux jeunes talents qui, eux aussi, font de l?art. Entretien r?alis? par G. Morad