En veille passive, la classe politique ne se meut pas ? hauteur des enjeux que constitue une ?lection pr?sidentielle. Peut-?tre que celle qui voudrait que le pr?sident s?y pr?sente et qui pense qu?il s?y pr?sentera estime que, d?s lors, pour le moment il n?y a pas de concurrent s?rieux ? ?paisseur politique prouv?e, il n?y a pas de danger qui justifierait un activisme militant intense. Peut-?tre que celle qui voudrait bien pr?senter un candidat s?rieux, r?ellement et potentiellement pr?sidentiable, et qui n?en trouve pas pour faire au moins bonne impression, consid?re que les jeux sont d?j? faits, car il s?agirait de r?aliser un miracle que de se donner un candidat qui va pouvoir aspirer ? renverser la vapeur. Les premiers, c?est-?-dire ceux qui soutiennent, savent qu?ils n?ont pas d?adversaires, du moins s?rieux. Ils ne semblent pas, ainsi, assez mobilis?s pour avoir affaire ? un combat d?id?es intense. Ils ne sont pas oblig?s de puiser au fond de leurs ressources argumentaires et m?me de se d?penser sur le plan intellectuel. Quant ? ceux dont on voudrait bien accepter de dire qu?ils sont, plus ou moins, dans l?opposition, plus pour certains et moins pour d?autres, ils se r?partissent en deux cat?gories, ? savoir ceux qui pr?sentent un candidat et ceux qui n?en pr?sentent pas. Ceux qui vont pr?senter leur candidat, mais qui ne s?associent pas pour en pr?senter un qui les repr?sente collectivement, sont d?j? en retard sur le plan de la pr?paration. Une ?lection pr?sidentielle n?est pas une ?lection locale pour ne la pr?parer qu?au dernier instant. Il est quand m?me curieux qu?au sein du pouvoir, les partis s?associent alors que dans l?opposition, c?est ?chacun pour soi?. Les distances politiques entre partis sont-elles plus grandes au sein de l?opposition qu?elles ne le sont au sein du pouvoir? Ceux qui sont dans l?opposition et qui ne pr?sentent pas de candidat s?expriment, eux ?galement, en solitaires et refusent m?me de se concerter pour ?critiquer? ensemble et mieux ?ventuellement ajuster leur cible. Par contre, ils reproduisent les m?mes discours pour d?crire ce qui est pour eux la m?me situation. On remarque tout de m?me que la baisse de tension suite ? la r?duction des actions terroristes n?est pas mise ? profit par la classe politique, toutes cat?gories confondues, pour inventer des concepts politiques rassembleurs et mobilisateurs, animer le champ politique, le sortir de son fonctionnement ? respiration minimale, au bord de l?asphyxie, montrer que les d?cisions les plus importantes sont prises en fonction des rapports d?opinion qui se forgent dans ce milieu de confrontations entre id?es. Les partis n?apparaissent pas comme pouvant ?tre des puissances politiques, ni en solitaires, ni en rassemblement.