Feu Coluche, grand com?dien fran?ais, quand il se pr?parait ? l??lection pr?sidentielle fran?aise en tant que candidat de la d?rision, disait qu??il est urgent que le peuple comprenne qu?il faut voter massivement pour ceux qui n?ont aucune chance d??tre ?lus?. Ce serait le seul moyen de renverser la vapeur, de d?jouer tous les pronostics et de provoquer le s?isme politique pr?vu par notre sympathique sismologue alg?rien, Bonatero. La campagne ?lectorale est finie avant m?me qu?elle ne commence. Il faudrait une dose de suspense pour qu?elle retienne l?attention. Or, du suspense, il n?y en a pas. M?me pas la moindre des petites doses. Il ne se trouve pas un seul ?tre humain pour croire que tout est encore en jeu. Personne. Pas m?me les candidats dont on dit qu?ils sont concurrents, alors qu?ils le sont pour les deuxi?me et troisi?me places pour s??valuer premier et deuxi?me challengers. Cela pourrait compter pour ce qui concerne les respectabilit?s et la mention ?ancien candidat ? la pr?sidence? ? ajouter sur le CV et sur la carte de visite. Si donc il n?y a aucun suspense, quel int?r?t y aurait-il ? suivre les discours dits de campagne des autres candidats, alors m?me que la campagne ?lectorale est termin?e, de l?avis de tous ? Parmi ces candidats, il y en a qui se sont fait oublier depuis belle lurette. On reproche aux candidats aux ?lections locales de ne se manifester qu?? l?occasion de la tenue de celles-ci. Ne serait-ce pas plus grave pour les candidats ? l??lection pr?sidentielle de subir de tels reproches prononc?s sur le ton de l?accusation ? Les journalistes vont continuer ? couvrir la campagne ?lectorale dans sa globalit?. Peut-?tre que des candidats, qui n?ont pas de convictions pour cette fois-ci, se pr?parent-ils pour celle de 2014 ? Peut-?tre faudrait-il du courage pour se pr?senter ? une ?lection qu?on sait qu?on va perdre, mais il en faudrait davantage quand on sait qu?on n?a pas l??paisseur politique d?un pr?sident alors que, malgr? cela, on se pr?sente quand m?me et qu?on pr?tend en plus qu?on est le candidat du peuple. Il est vrai que chaque citoyen peut d?velopper les aspirations qu?il veut, faire les r?ves qu?il veut et se dire, comme le disait Obama, ?Oui, je peux?. D?s lors qu?il y a conformit? avec les crit?res, que les candidats remplissent les conditions textuelles, ils sont ?ligibles ? la candidature, et peu importe qu?ils poss?dent ou non l?envergure d?un pr?sident.