Il n?existe pas un seuil de participation au-dessus duquel on pourrait dire que la repr?sentation est justifi?e et au-dessous duquel il y a un d?ficit de l?gitimit?. En l?absence d?un tel seuil, l?interpr?tation est variable selon que l?on participe ou que l?on boycotte. Les lectures sont donc multiples et en fonction des int?r?ts et de la place qu?on occupe dans l??chiquier politique. Quand une l?gitimit? est mise en d?bat, le b?n?ficiaire ne sera jamais celui qui arrivera ? rassembler tous les Alg?riens. C?est de son vivant et m?me en poste qu?il verra ce qui est pens? de lui, car l?important n?est pas le milieu qui le soutient mais ceux qui ne l?ont pas soutenu, et ce sont ceux-l? qu?il faudrait gagner pour qu?il ne b?n?ficie pas d?une majorit? fictive. Quand une l?gitimit? est mise en d?bat, le pr?sident ??lu? ne peut pas, du point de vue de l??thique, parler au nom de la majorit?, au nom du peuple, et engager l?avenir du pays, ni engager des sommes colossales qui manqueront aux g?n?rations futures. Le pr?sident en est si convaincu qu?il en avait fait part, lors de la campagne ?lectorale pour l??lection d?avril 2004. Il l?a implicitement rappel? lors de l?actuelle campagne, ? savoir que la l?gitimit? pour gouverner devrait ?tre la plus forte possible, avec une majorit? ?crasante, et qu?elle ne soit susceptible d?aucun doute. Aucun. Engager des centaines de milliards de dollars exige une l?gitimit? ? hauteur de telles d?penses. Engager le devenir du pays et m?me des g?n?rations futures, surtout des g?n?rations futures, exige une forte l?gitimit? ? hauteur des enjeux. La l?gitimit? qui permet d?engager le pays devrait donc ?tre forte, ne souffrir d?aucune accusation, et se mesurer d?abord en premier lieu aux f?licitations des concurrents. Cependant, il est vrai que, pour le moment, toutes les l?gitimit?s acquises par les pr?sidents successifs sans exclusive ont toujours ?t? mises en d?bat. Il est vrai que lorsque l?on parle de l?gitimit?, et on en parle souvent de toute fa?on, on ne sait toujours pas sur quels instruments de mesure s?appuyer pour ?valuer la l?gitimit? des ??lus?, et ? plus forte raison le premier d?entre eux. Sur le seuil de participation populaire aux ?lections ? Pour le moment, on a tout vu. Tous les seuils, m?me quelques participants seulement aux ?lections alors que celles-ci, pour ce qui concerne les communales, avaient ?t? l?galis?es avant qu?elles ne soient annul?es beaucoup plus tard, tandis qu?avec un seuil inf?rieur, les r?sultats des ?lections l?gislatives n?avaient jamais ?t? remis en cause par les autorit?s. En l?absence donc d?un tel seuil, comment ?valuer le d?saccord populaire ou l?indiff?rence populaire ? Dans le cas d??lections l?gislatives et locales, Les m?mes partis peuvent ?tre reconduits sans que l?on sache si, r?ellement, ils ont ou non une pleine l?gitimit?. On pr?te des intentions ? l??lectorat, comme par exemple de n?avoir pas opt? pour r?aliser l?alternance, dans un contexte o?, d?une part, il n?y a pas de tradition de sondage ou d?analyse collective scientifique et pas partisane des r?sultats, et, d?autre part, il n?y a pas de r?el champ politique et apparemment de r?els partis politiques et mouvements associatifs. Pour ce qui concerne l??lection pr?sidentielle, il y a doute quand le vainqueur est cr?dit? d?un taux dit stalinien, soit, par exemple, les taux avanc?s ? l??re du syst?me du parti unique. M?me ? pr?s de 100%, le pr?sident peut toujours continuer ? pr?sider aux destin?es de la nation, mais quand il y a un s?rieux doute toutes les d?marches qu?il aura effectu?es et les projets mis en ?uvre n?aboutiront pas, car il n?aura pas r?ussi ? mobiliser toutes les forces disponibles.