L?ann?e 2009 verra les premi?res mesures en mati?re d?immigration choisie. L?Union europ?enne constate, en effet, que ?l?immigration clandestine ne baisse pas et reste encourag?e par l?espoir des r?gularisations massives, plusieurs fois appliqu?es par le pass??. En mati?re de ce qu?on appelle d?sor-mais ?l?immigration choisie?, l?Observatoire de l?Europe rapporte, dans un r?cent document, que Bruxelles proposera cette ann?e aussi ?une proc?dure d?admission acc?l?r?e? pour les immigr?s titulaires d?un dipl?me universitaire, constatant que plus de la moiti? de ceux originaires des pays d?Afrique du Nord et du Moyen-Orient r?sident au Canada et aux Etats-Unis. ?Pour ?viter les accusations de pillage des cerveaux, la Commission pr?ne davantage de coop?ration avec les pays d?origine, par l?installation de migrations temporaires permettant des aller-retour de part et d?autre de la M?diterran?e?. Les fili?res des dipl?m?s en question n?ont pas ?t? pr?cis?es, mais leur d?finition ne devrait pas tarder et l?on devine que ce sont les domaines technologiques et techniques qui en auront la priorit?, en sus de certaines sp?cialit?s propres aux communaut?s maghr?bines, comme la langue arabe, les sciences islamiques, soit des sp?cialit?s pour des m?tiers au service de la communaut? qui vit en Europe. Depuis 2007, la France a d?ailleurs entam? ses propres mesures dites d?immigration choisie. Ce pays a ?tabli une liste des m?tiers prioritaires qui enregistraient un d?ficit en France et qui pouvaient ouvrir droit ? des candidats maghr?bins ? une carte de s?jour temporaire, le temps d?un contrat. Par ailleurs, Bruxelles proposera enfin une directive qui d?finira les droits (sociaux, formation...) de l?ensemble des travailleurs admis dans l?UE mais qui ne peuvent encore pr?tendre au statut de r?sident de longue dur?e. Cette proposition intervient alors que la Commission europ?enne veut d?velopper l??immigration ?conomique?. Si elle doit compenser le d?ficit d?mographique par un nombre analogue d?immigr?s, il faudrait ? l?Europe jusqu?? 25,2 millions d?immigr?s par an pour maintenir le rapport entre les actifs et les retrait?s, selon une ?tude du Conseil de l?Europe. Et selon l?ONU, l?Europe aurait besoin de 1,4 milliard d?immigrants d?ici 2050 pour revenir ? son niveau d?mographique de 1995. Un Maghr?bin sur dix ?grille? son visa Cette annonce intervient alors que le contexte de la circulation des personnes entre l?Europe et le Maghreb demeure marqu? par une forte pouss?e de l??migration clandestine. Dans un rapport-bilan sur ?l?Union europ?enne et la politique d?immigration?, l?observatoire de l?Europe constate qu?en volume, l?ensemble de l?UE octroie une dizaine de millions de visas chaque ann?e et ce nombre est en croissance. Et d?ajouter que, de 1996 ? 2001, le volume des visas accord?s par la France est pass? de 48.000 ? 277.000 pour les Alg?riens, de 60.700 ? 147.000 pour les Marocains, de 48.000 ? 80.000 pour les Tunisiens. ?Ces visas touristiques (3 mois), d?livr?s quatre fois sur cinq ? l?invitation d?un proche, se traduisent une fois sur dix par la poursuite ill?gale du s?jour sur le territoire de l?Union?, lit-on dans le rapport. Celui-ci semble indiquer que malgr? tout ce qui a ?t? entrepris comme resserrement l?gislatif et r?pressif contre l??migration ill?gale et le s?jour irr?gulier, rien ne d?courage les ambitions des ?migrants. L?espoir d?une r?gularisation, individuelle ou collective, reste, en effet, toujours de mise pour des candidats qui ?n?ont plus rien ? perdre?. De plus, ajoute-t-on dans le rapport, seulement ?moins d?un quart des d?cisions de reconduite est appliqu??, le nombre de reconduites ? la fronti?re effectivement ex?cut?es en France en 2004 ?tant de 15.500 sur pr?s de 70.000 prononc?es. Le rapport en question ne se g?ne pas pour dire que ?les fronti?res ext?rieures (Est et Sud de l?UE) sont des passoires?, l?immigration ?tant encourag?e par le fait qu?une trentaine de r?gularisations massives ont ?t? pratiqu?es anarchiquement depuis les ann?es 1970, leur nombre augmentant encore dans les ann?es 1990. Cela d?autant que l?accord Schengen oblige toute l?Europe ? subir les r?gularisations massives d?cid?es par tel gouvernement. Et de rappeler le dernier fait en date, celui de 2005, quand le gouvernement espagnol a lanc? la r?gularisation de 700.000 clandestins, sans informer pr?alablement ses partenaires, lesquels peuvent donc circuler, s??tablir et travailler dans l?ensemble de l?espace Schengen. ?Cette r?gularisation a cr?? en outre un puissant appel d?air en Afrique, conduisant des centaines de malheureux ? risquer leur vie en prenant d?assaut la fronti?re de l?enclave espagnole du Maroc (Ceuta et Melilla en octobre 2005). Devant la mont?e de la pression migratoire des peuples du tiers-monde, ?les Etats membres sont contraints de rechercher une politique commune de l?immigration susceptible de ma?triser ces flux, dans le respect des droits de l?Homme?. Or, ?crit l?observatoire, ?il est manifestement impossible de d?gager une vision commune ? 25 ou 30 sur ce que doit ?tre la pr?sence ?trang?re en Europe, tant sont divers les approches de l?int?gration, les politiques migratoires et, plus g?n?ralement, le rapport de nos peuples ? la diff?rence qu?elle soit ethnique, culturelle ou religieuse?. L?Europe divis?e L?Observatoire rappelle que les objectifs de l?Europe restent d?aboutir ? un ?syst?me int?gr? de gestion des fronti?res ext?rieures et d??tablir un syst?me europ?en commun d?accueil et d?asile. Mais en la mati?re, soit en droit d?asile, il est relev? que l?Europe n?est pas encore dot?e d?un m?canisme permettant de faire face ? un afflux massif de personnes d?plac?es. Quant ? la politique des visas, l?observatoire constate que l?UE peine ? mettre en place les identifiants biom?triques dans les visas (pr?vus initialement pour 2006) et les empreintes digitales (cela devait se faire en 2008) en raison de plusieurs difficult?s techniques. De m?me, l?Observatoire constate que les fronti?res maritimes, en particulier en M?diterran?e avec Chypre et Malte, sont fragiles, alors que certains pays (la France n?en fait pas partie) sont all?s jusqu?? proposer des sanctions ? l?encontre des pays tiers, dont ceux du Maghreb, dont la coop?ration serait jug?e insuffisante pour lutter contre les flux d?immigration ill?gale vers l?UE. Enfin, en mati?re de r?admission, le rapport note l??chec d?une politique commune. ?Ce sont les Etats agissant hors des proc?dures communautaires qui ont obtenu jusqu?alors les meilleurs r?sultats: l?Italie et l?Espagne sont ? pr?sent signataires de tels accords de r?admission avec les grands pays sources du Maghreb?.