L?Union europ?enne demande aux pays maghr?bins de signer des accords de r?admission, de contribuer ? identifier les ?harraga? et de s?vir contre les passeurs. Le tout, sans donner le moindre sou. Le commissaire europ?en de la justice, ?galement vice-pr?sident de la Commission europ?enne, Jacques Barrot, a appel?, hier, les pays du Maghreb ? s?vir contre les passeurs d?immigrants clandestins ? destination de l?Europe. ?Les Etats de l?Afrique du nord doivent agir avec plus de vigueur et ma?triser le ph?nom?ne de ces trafiquants d??tres humains?, a d?clar? Jacques Barrot ?le Monsieur ?migration en Europe?, qui a estim? que ces r?seaux avaient des liens ?vidents avec les trafiquants de drogue et les r?seaux de la prostitution. Le commissaire europ?en de la Justice intervient, ainsi, au lendemain de l?affaire de l??le italienne de Lampedusa, apr?s le record d?affluence des immigrants clandestins qui a eu lieu vendredi et samedi, ? travers un d?barquement in?dit de petites embarcations.En effet, pr?s de 300 clandestins ont d?barqu? sur cette ?le italienne, le 4 mars dernier, en provenance du Maghreb. Le centre de r?ception de ces immigrants n?ayant pas les capacit?s d?accueil suffisantes a vite ?t? le th??tre de d?rapages et de sc?nes de violence ayant oppos? ?harraga? et police italienne. Barrot a, ?galement, soutenu que les relations entre les Etats du Maghreb restaient complexes et que la majorit? d?entre eux rejettent les accords de r?admission des immigrants clandestins de l?Europe vers leurs pays d?origine. ?Le Maroc a rejet? les accords de r?admission et l?Alg?rie ne veut pas en entendre parler, sous aucune circonstance?, a r?v?l? ce dernier dans une d?claration ? la presse. Et d?ajouter que ?la Libye est r?ticente ? autoriser l?Union europ?enne ? effectuer des missions de surveillance aux larges de ses c?tes?. Le commissaire europ?en a, ?galement, soutenu qu?il a effectu? plusieurs visites dans les ?les du nord de la M?diterran?e avec l?espoir de mieux comprendre le ph?nom?ne et de s?assurer que les immigr?s clandestins interpell?s ?taient trait?s correctement. Selon l?instance onusienne des r?fugi?s, le HCR, plus de 67.000 personnes ont travers? la mer M?diterran?e en 2008 dans l?espoir d?immigrer en Europe, et la moiti? a d?barqu? en Italie et ? Malte. Pour contourner le refus des Etats du Maghreb, dont l?Alg?rie qui se distingue par sa fermet? absolue, la Commission europ?enne tente de faire pression pour faire accepter l?id?e d?un bureau europ?en d?appui pour ?aider les pays du sud de l?UE dans le traitement des demandes d?asile des migrants d?barqu?s sur leur territoire et limiter les diff?rences de traitement d?un pays ? l?autre?. Faisant la promotion de ce projet, Jacques Barrot a estim? que l?une des missions de ce bureau sera de fournir une assistance op?rationnelle ou technique d?experts form?s aux techniques de l?entretien. Et pour faire accepter l?id?e, il a expliqu? que ?ce bureau n?aura pas de pouvoir d?cisionnel, car ce sont les autorit?s nationales qui prennent la d?cision de l?accorder ou de le refuser?. L?Europe montre des signes d?inqui?tudes de plus en plus ?vidents, puisque les demandes d?asile ont recommenc? ? progresser dans l?UE avec pr?s de 230.000 requ?tes en 2008. Et le souhait est, on ne peut plus clair, de voir les Etats du sud de la M?diterran?e s?impliquer dans la coop?ration pour aider l?Europe ? d?m?ler le ?bon? demandeur d?asile de ?l?ivraie?. Il est connu, ? cet ?gard, que les candidats ? l?immigration rendent la t?che difficile aux fonctionnaires charg?s de d?terminer s?ils doivent ?tre renvoy?s dans leurs pays ou s?ils sont ?ligibles au droit d?asile et se montrent, souvent, peu coop?ratifs, d?munis de papiers et pr?tendant ?tre originaires de pays en guerre. A sa d?charge, le responsable europ?en n?a pas ni? qu?il restait beaucoup ? faire en mati?re d?aide europ?enne aux pays pauvres, afin de r?duire les motifs de l?immigration clandestine, alors que beaucoup de jeunes issus de l?Afrique continuent de voir l?Europe comme un Eldorado. Barrot a affirm? ? cet ?gard qu?une ?approche globale du ph?nom?ne reste fondamentale et indispensable au r?glement du probl?me?. Mais encore faut-il tirer, aujourd?hui, le bilan des accords d?association qui n?ont profit? qu?aux ?conomies europ?ennes sans r?duire les disparit?s de ces fameuses politiques de voisinage aux budgets d?risoires et, surtout, de l?impasse faite par l?Europe sur l?aide ? l?Afrique et plus particuli?rement aux r?gions subsahariennes.