En moins de deux d?cennies, Sidi Bel Abb?s s?est dot?e d?une infrastructure importante pour conna?tre une expansion culturelle visible avec des espaces artistiques pouvant recevoir toutes les disciplines. Ces r?alisations montrent, s?il en est n?cessaire, que les opportunit?s et autres commodit?s existent pour offrir aux artistes de la r?gion tous les moyens et facilit?s pour produire leur art. Ainsi la saison estivale est ?gay?e par le festival international des danses populaires dans lequel se croisent des diversit?s culturelles venues d?un peu partout dans le monde. Avec le temps, cette rencontre a acquis une notori?t? reconnue et est suivie du festival de la chanson ra? avec toutes ses nuances, ses illustres inconnus et ses stars. Pour ce festival, les jeunes B?lab?siens l?ont d?j? adopt? malgr? certaines r?ticences conservatrices. Les salles sont l?, les groupes pullulent, m?me que le milieu b?lab?sien en est ? un trop plein d?artistes. Au point o? les services culturels ont l?embarras du choix en attendant d?aboutir ? un planning rationnel durant toute l?ann?e, entre animation de la ville et spectacles programm?s. Ce c?t? n?est pas encore tout ? fait ?vident sur le terrain. Le 4?me art est plus dominant, notamment avec le Th??tre r?gional de Sidi Bel-Abb?s (TRSBA). Lequel avec ses neuf cent places et fort de sa r?cente restauration, diffuse tous azimuts sa production. D?ailleurs pour cette saison, le TRSBA en est ? trois ?uvres: ?Falso?, avec une mise en sc?ne de Abbar Azzedine -qui travaille actuellement sur le texte d?une adaptation du roman de Hmida Ayachi, ?Dakirat jounoun oua intihar? et la pi?ce est en cours de r?alisation- et une autre th??trale pour enfants ?Bibo ? paris?, mise en sc?ne par Abdelkader Djeroui. Sans parler de la caravane form?e par la troupe de Kateb Yacine, de Machoho et de la Maison de jeunes, Adim Fatiha qui va toucher pratiquement des milliers d??coliers avec des spectacles qui seront donn?s au sein des ?tablissements scolaires. L?impact est certainement assur?, pour dire que quand les moyens existent l?effet ne se fait pas attendre. Au passage, le festival th??tral Mekerra est pour bient?t. Initi? conjointement par la Direction de la Culture et l?association ?El Bayane?, ce festival est une occasion pour les amateurs des planches de l?ensemble du territoire national de concourir pour l?obtention du grand prix, ?Burnous dahabi?. Ce grand rendez-vous permet d?avoir une id?e sur le bilan sur l??tat des lieux d?une pratique qui d?sormais, n??chappe pas ? la logique du march?. Bonne transition pour la tenue du festival professionnel en avril o? se pr?sentera l?occasion de trier les meilleurs pour figurer ? Alger pour le grand prix. Comme le veut la tradition, les hommes du 4?me art apporteront, en marge, une contribution ? une r?flexion sur la pratique th??trale et ses horizons. Ce qui constituera un ?chantillon repr?sentatif pour jauger du niveau atteint sur le plan quantitatif et qualitatif des ?uvres produites. Il y a aussi le caf? litt?raire du TRSBA et ?Le th??tre du dire? qui font bonne figure en pr?sentant dans le genre th??tre non conventionnel ?Akhir halqa? et ?Refrains d?hier et d?aujourd?hui?. Dont le succ?s foudroyant lors des semaines culturelles de Sidi Bel-Abb?s donn?es ? travers les wilayas, montre que le travail d?un Sa?m El Hadj, d?un Henri Cordreau, d?un Kaki demeure cr?atif et pr?sent. A l?universit?, des ateliers se d?veloppent et tracent des pistes int?ressantes de tendances en art dramatique, ? l?exemple de ?La sc?ne d?or? qui autour d?une ?quipe d?artistes aguerris, offrent des ?uvres de bonne facture, notamment ?Tartuffe? ou encore la derni?re cr?ation ?Gaza?, dirig?e par Ghalem Bouajaj et Abdelhak Kessair. Un autre atelier universitaire active sous la conduite de Jahid Dine Hennani et produit de bons textes, soulignant par ces initiatives qu?un tissage de l?espace th??tre se structure, pour peu qu?on sache mettre au point une strat?gie et harmoniser toutes ces ressources. Les ?crivains et les po?tes cherchent aussi le chemin pour se rassembler et constituer un c?nacle afin de r?pondre au d?fi de cette ?poque, o? l?intellectuel est interpell? ? ?penser? sa soci?t?, ? d?crypter les enjeux et les d?fis qui se pr?sentent. De nouvelles formes d?expressions viennent bouleverser le paysage provincial et cr?e d?j? de nouvelles r?gles. Ainsi Sidi Bel-Abb?s voit ?merger des artistes dans la musique avec ?Cassiop?e?, dans la danse avec la Capoeira et son ?cole de l?association ?El Tell?, dans le rap dont Philoph?nom?ne est le plus apparent, et le tout dernier, un jeune de 16 ans Daddy qui ram?ne un nouveau style, le Tecktonik, pour sugg?rer que le futur modifie le mental et entre aussi dans l??re post-moderne. On peut dire globalement que tout encore ? l??tat de chantier, Sidi Bel-Abb?s apprend ? marcher dans ce si?cle de toutes les sciences et les performances technologiques. Ses hommes de cultures tentent de trouver des formules pour ?tre dans l??v?nement et le sens de l?histoire.