?Avant de mettre en application l?effacement des dettes, promis par le candidat pr?sident, il est imp?ratif que les services agricoles ?pluchent ? fond certains dossiers et diligentent le cas ?ch?ant des commissions d?enqu?te sur le terrain, pour d?busquer les exploitants d?faillants?. Ainsi s?est exprim? un vieil agriculteur ? l??coute du discours que le Pr?sident a prononc? derni?rement ? Biskra et dans lequel il s?engageait ? effacer les dettes contract?es par les fellahs aupr?s des banques. Et notre interlocuteur d?expliquer, que dans le cadre de la restructuration du patrimoine agricole de l?Etat, les services agricoles ont allou? des terres ? ceux qui voulaient les travailler, ? titre collectif (EAC) ou individuel (EAI), dans le but de promouvoir le secteur de l?agriculture. Les b?n?ficiaires ont tir? profit de plusieurs op?rations initi?es par l?Etat, dont la plantation d?arbres fruitiers, le fon?age des puits, la dotation en ?quipements modernes, l?attribution de cr?dits bancaires, etc. ?Qu?en est-il aujourd?hui de tous ces investissements?...?, s?est-il interrog?, avant de poursuivre: ?Si certains b?n?ficiaires continuent avec plus ou moins de r?ussite ? travailler la terre, malgr? leurs difficult?s mat?rielles et les al?as du temps, d?autres attributaires l?ont par contre compl?tement abandonn?e, arguant de multiples causes pas toujours justifi?es, la plupart d?coulant du m?me tonneau, celui de l?argent.? Toujours selon notre interlocuteur, quelques-uns ont pr?f?r? louer leur terre ? des tiers pour une dur?e de 10 ans voire plus et s?en vont avec le pactole de la location, s?investir dans d?autres activit?s informelles moins p?nibles ou plus juteuses, jusqu?? ce que ce qu?ils se retrouvent ? se morfondre comme n?importe quel ch?meur dans les caf?s.? ?En revanche, reprend-il, d?autres pr?f?rent partager les risques, en s?associant ? des tiers, ?trangers au secteur agricole mais qui acceptent de prendre en charge les frais d?exploitation, en attendant de partager les dividendes selon des taux n?goci?s ? l?avance. Enfin, se croyant abandonn?s par la chance ou plus fut?s que les autres, certains n?h?sitent pas ? n?gocier leurs d?sistements sur la terre qui leur accord?e par l?Etat, en usant de tous les subterfuges pour ?chapper aux sanctions pr?vues par la loi, qui comme l?on sait, interdit ce genre de transactions. C?est d?ailleurs ainsi que des centaines d?hectares profitent aux sp?culateurs, qui ne connaissant rien au m?tier, emploient ces attributaires comme Kham?s sur leurs propres terres. N?y a-t-il pas l? de quoi faire retourner dans sa tombe le d?funt pr?sident Boum?di?ne???, a conclu avec un brin de nostalgie ce vieil agriculteur.