Il n?est un secret pour personne qu?est grande la pro-babilit? que soit tr?s bas le taux de participa-tion ? la future ?lection. Il en est qui s?empressent de l?imputer ? l?absence de candidats poids lourds pour donner la r?plique au pr?sident sortant, et oublient dans ce cas d?en identifier d?autres causes. Pour eux, c?est clair et pr?cis. La cause est ainsi identifi?e et les jeux sont d?sormais faits. La crise a la peau dure et survivra ? toutes les solutions mises en ?uvre. Or, toute r?flexion ? approfondir sur la solution de sortie de crise doit bien int?grer la donn?e selon laquelle toutes les ?lections n?ont pas r?ussi ? en venir ? bout et qu?elles n?ont pas cr?? un environnement favorable au succ?s des d?marches entreprises. Elles n?ont r?ussi qu?? reconduire les contradictions alors m?me qu?il ?tait per?u, ou plut?t que les candidats avaient vendu la th?se que chacun d?eux d?tenait la cl? de sortie de crise. D?s lors que, d??lection en ?lection, la situation perdure, les ?lections ont perdu toute cr?dibilit?, au point o? plus personne ne croit en leur vertu ou qu?il existera une ?lection qui, dans le syst?me actuel, pourra contribuer ? une sortie de crise. La sortie de crise ne rel?verait pas tant des hommes que du changement du syst?me politique actuel, car m?me si les hommes changent, ils reconduiront les m?mes comportements. Lorsqu?il est relev? que l??conomie n?est pas relanc?e, on s?empresse de d?celer les failles au niveau des r?formes qui n?auraient pas ?t? achev?es. Lorsqu?il est enregistr? un retard dans la mise en ?uvre du programme pr?sidentiel, on s?empresse de d?celer les causes des d?faillances au niveau des instruments de contr?le et de suivi sur le terrain. Lorsqu?il est enregistr? des ?meutes, on s?empresse d?en culpabiliser les ?lus et les partis, parfois la main ?trang?re, et ensuite l?administration locale... Il faudrait quand m?me bien un jour se mettre s?rieusement ? faire de vrais diagnostics, ? identifier les causes de ce qui est incrimin?, ? ne plus s?amuser ? chercher midi ? quatorze heures, et ?, enfin, d?cider de s?attaquer aux racines du mal ou plut?t des maux. Existe-t-il un seul endroit public o? les populations entrent en d?bat par le biais des partis politiques? Il a souvent ?t? justifi? la fermeture du champ politique par la menace de la subversion comme si seuls les islamistes ont des mots ? dire et que la population n?est pr?te qu?? les ?couter et leur ob?ir. On ferme le champ politique et les m?dias pour sauver la d?mocratie alors que celle-ci est en train de mourir. S?il n?y a pas de champ politique, comment convaincre les populations qu?il y a d?autres voies que l?int?grisme si, r?ellement, c?est lui la cause de tout. Il n?est qu?? faire le constat que m?me si les contextes strat?giques changent, les contradictions demeurent.