Avec un taux de participation de pr?s de 75%, les ?lecteurs ont d?jou? tous les pronostics. Certes, un gros effort a ?t? consenti par les candidats, eux-m?mes, qui ont, unanimement, appel? ? une participation massive, sachant que le dernier mot reviendra ? l??lecteur que rien ne contraindra ? aller aux urnes, puisque l?obligation de montrer patte blanche dans une administration -exhiber la carte de vote- n?existe plus; bien que quelques z?l?s perp?tuent la pratique. A la d?charge de l?administration, il ne s?agit que d?initiatives de la part de ronds-de-cuir qui ont rat? le train des r?formes et non d?un comportement sournois dict? par un oukase secret. Le taux de participation ?tait devenu l??pouvantail de cette ?lection ? telle enseigne que certains n?h?sitaient plus ? parler d?abstention plut?t que de non-participation. Beaucoup a ?t? dit sur l?intention pr?t?e aux Alg?riens de bouder le vote, appuyant leurs th?ses par le manque d?int?r?t envers une ?lection qui conna?t d?j? son vainqueur, par le fait que les autres candidats ne font pas le poids ou parce que le pr?sident a mis hors jeu -au moment de la r?vision de la Constitution- un corps ?lectoral qui ne manquera pas de se ?venger?, histoire de rappeler qui est le ma?tre du jeu. Le 9 avril a prouv? que toutes ces th?ories ?taient fausses. Se baser sur un taux de participation faible lors des l?gislatives et des communales de 2007 est une erreur. Si les ?lecteurs avaient des raisons de bouder des ?lections qui d?signeraient leurs repr?sentants ? l?APN, aux APW et aux APC, parce que soup?onnant ces derniers de se d?tourner de leurs promesses, une fois intronis?s, ils n?avaient aucune raison de douter de celles de candidats que la qualit? de pr?sident allait aider ? les tenir. Si Bouteflika a am?lior?, de 5 points, son score par rapport ? celui de 2004, c?est parce que les Alg?riens ?taient convaincus que ce candidat ?tait celui qui offrait les meilleures garanties de sortir, d?finitivement, le pays du gouffre dans lequel l?avaient pr?cipit? des apprentis sorciers que les nostalgiques d?une Alg?rie fran?aise voulaient maintenir sous le joug d?une d?pendance totale, les inconv?nients d?une occupation militaire en moins. Alors que l??lection a ?t? limpide, transparente et honn?te, pour reprendre des vocables qui font des Africains des mineurs aux yeux d?un Occident qui s?arroge toutes les qualit?s morales en d?pit de scandales ? haut niveau; une certaine presse, qui n?arrive pas ? admettre que l?Alg?rie a vaincu le monstre colonial, s?obstine ? d?crire une pr?tendue indiff?rence des Alg?riens face ? la victoire d?un homme qui a arrach? l?Alg?rie des griffes d?une France qui continuait, en 1992 encore, de donner des ordres. Le ?Il faut que...? r?sonne encore dans la t?te des 15 millions d??lecteurs parmi lesquels 13 millions ont cautionn? et r??lu Bouteflika. Il ne s?agit pas d?encenser un vainqueur, mais de souligner des efforts qui ont permis ? l?Alg?rie de relever la t?te. Il y a, certes, des choses ? revoir et des questions ? r?gler. A chaque mandat ses objectifs. Apr?s la paix, le d?sendettement, la s?curit? financi?re, la bataille de l?eau, du rail, du logement, le temps est, peut-?tre, venu de s?attaquer ? cette corruption qui gangr?ne la soci?t? et ? l?instauration d?un Etat de droit.